Ils invitent à une réflexion globale, un préalable au lancement du programme de un million de logements. “Parce qu'il constitue un enjeu économique et social d'envergure, le programme de un million de logements ne doit pas faire l'impasse sur une réflexion plus vaste devant intégrer d'autres questionnements sur les sphères de distribution, de la réhabilitation et de l'entretien du bâti existant ainsi que des données d'ordre sociologique telles que l'impact des changements sociaux en Algérie sur les pratiques de l'habitat mis en évidence par les intervenants”. C'est l'une des recommandations qui ont sanctionné les travaux du 2e Salon national du logement organisé récemment à Alger par l'agence de communication Expolab. Selon les organisateurs qui ont animé hier une conférence de presse, ce programme était une occasion inespérée pour tous les acteurs et les partenaires actifs de l'acte de bâtir et de “procéder à un diagnostic stratégique préliminaire des principales difficultés que connaît présentement le secteur et de mieux cerner les principales lignes de cohérence que commande son développement, sa modernisation, son expansion et son niveau de performance”. Les experts recommandent ainsi que l'entreprise du bâtiment se préoccupe de la productivité de ses sous-traitants, au travers d'une organisation intégrée qui pourrait accroître la sienne (productivité). Elle doit mettre à la disposition des corps d'état secondaires (CES) sa capacité logistique, en termes de moyens matériels et de planification afin de mieux répondre à leurs besoins en matière de flux de produits et d'information. Un planning détaillé pour les entreprises L'entreprise doit impérativement être dotée d'un planning détaillé qui aura pour fondement, le respect du délai contractuel et dans la mesure du possible sa réduction. Un intérêt important a été accordé à l'homme en tant que conducteur de travaux et meneur d'hommes. Sur le plan technologique, les participants au salon souhaitent que les métiers peu connus du monde de la construction industrialisée et moderne tels que les ateliers automatiques d'usinage de fer à béton, les cloisons sèches, les revêtements de sol en grandes plaques… soient valorisés. Ils demandent aussi de limiter le départ à la retraite anticipée des professionnels du bâtiment et de stopper la compression des personnes qualifiées. Les rémunérations du personnel en fonction des critères de rentabilité ont été également proposées par les spécialistes. Par ailleurs, les propositions émises indiquent la nécessité de reprendre l'utilisation des matériaux locaux tels que la pierre, gypse, BSC, BTS, Siporex… La réalisation du programme quinquennal, souligneront-ils, doit être accompagnée par des actions de réhabilitation notamment celle du patrimoine immobilier qui date de l'époque coloniale et post-indépendance devenu vétuste et exposé aux risques majeurs naturels et industriels. Introduction d'un nouveau concept : le bâtiment intelligent Il a été recommandé en outre la nécessaire introduction dorénavant dans le système de construction algérien d'un nouveau concept. Il s'agit de la conception d'un bâtiment intelligent ou compétent (Smart Building) comme cela se fait aux USA. Ce type de bâtiment est censé répondre correctement à toutes les sollicitations dangereuses provoquées par une secousse sismique aléatoire en assurant par le biais de ses différents composants (infrastructure et superstructure) une absorption de l'énergie sismique ainsi que sa dissipation sans aucune déformation préjudiciable à la structure globale ou aux différents éléments dont dispose ce système constructif. Il ne peut, de ce fait, y avoir effondrement ou endommagement préjudiciable du bâtiment. Les experts ont en outre, suggéré la mise en place d'un système innovant relatif aux choix des matériaux pour assurer au sein du bâtiment intelligent une isolation thermique et phonique acceptables ainsi qu'une ventilation et une conservation d'un gravian thermique optimal. Un m2 habitable à 25 000 DA Quand il fait chaud, il y aura une ventilation et quand il fait froid, il y aura de la chaleur. “Faire et parfaire les études préalables des sols doivent constituer le nouveau mot de passe et le mot d'ordre des concepteurs d'ouvrages”, relèvent les participants à l'atelier de réflexion. Les intervenants ont également insisté sur l'indispensable révision à la hausse du coût moyen du m2 habitable de 18 000 DA pour atteindre les 25 000 DA. Cette proposition est dictée par la flambée des prix des matériaux de construction et celle du foncier. La politique publique du logement passe, selon eux, par la réalisation de villes nouvelles, la restructuration des centres urbains de certaines agglomérations tout en assurant la rénovation du vieux bâti. La superficie des logements construits doit être, estiment-ils, revue à la hausse et portée à 75 m2 minimum pour un F3. Les participants concluent leur intervention sur la nécessité de mettre en place une synergie entre les différents acteurs notamment entre le privé et le public. Badreddine K.