Les professionnels du bâtiment exhortent le gouvernement à augmenter le seuil de référence actuellement de 18 000DA/m² au niveau de 25000 DA/m² comme coût de réalisation du logement. Lors d'une conférence de presse organisée hier à Alger, pour rendre compte des recommandations sanctionnant les travaux du 2e Salon national du logement de la semaine dernière, les experts ont ainsi recommandé l'augmentation de ce seuil de référence en raison, notamment, des hausses qu'ont connues les prix des matériaux et du foncier. Par ailleurs, a-t-on noté, la stratégie de prise en charge du besoin en logement en Algérie passe par la nécessité de moderniser l'activité de production sur le plan organisationnel, technologique et économique. C'est ce qui ressort en substance de la lecture des recommandations émises par les experts ayant participé à ce Salon national du logement organisé par Expolab Communication. Les organisateurs du salon ont tenu à présenter, hier à Alger, la synthèse des recommandations qui seront soumises aux différentes instances concernées par la réalisation du programme d'un million de logements. Un programme qui constitue, selon les experts, « un enjeu économique et social d'envergure » mais qui ne doit pas faire l'impasse sur une réflexion plus vaste, particulièrement au sujet de la distribution, de la réhabilitation et de l'entretien du bâti existant. Tout en annonçant leur intention de créer un réseau national regroupant l'ensemble des acteurs devant participer à la réflexion, voire à la mise en œuvre du programme en question, les organisateurs du salon ont tenu à rendre publiques les suggestions des experts qui estiment que « la réalisation de la commande d'un million de logements requiert un niveau de compétence et d'organisation qui doit permettre de mettre un terme aux errements constatés par le passé ». C'est aussi l'avis du professeur Chelghoum du Club des risques majeurs pour qui « le rôle de l'Etat devrait se limiter désormais à la fonction de régulation laissant la maîtrise d'œuvre et d'ouvrage au privé ». Faire et parfaire les études préalables des sols constitue aussi, pour le même orateur, une condition sine qua non pour la réussite du programme, en ce sens que tout projet de construction lancé sur la base d'études de sol faussées ne fera que réitérer les même erreurs commises par le passé. Le professeur Chelghoum citera à ce propos l'exemple d'un projet immobilier qui allait être lancé à Bouchaoui, à Alger, sur un sol ayant servi auparavant de décharge publique. Il ne manquera pas d'insister également sur l'aspect réhabilitation devant accompagner le programme de réalisation d'un million de logements, notamment dans le nord du pays où, selon lui, 80% du bâti risquent de s'effondrer au cas où un fort séisme venait à frapper cette région.