"Nous ne sommes qu'à l'entame de la deuxième vague qui risque de durer jusqu'à la fin de l'hiver", avertit le Pr Salah Lellou, chef de service de pneumologie à l'EHU d'Oran. Le pic des 867 nouvelles contaminations par le coronavirus en 24 heures atteint, avant-hier vendredi, reste valable, puisque le nouveau bilan du Dr Djamel Fourar a fait ressortir une légère baisse des contagions par la Covid-19. Selon le décompte rapporté hier par l'instance de veille sanitaire, le nombre des cas enregistrés sur les 24 dernières heures a baissé à 844 nouveaux porteurs du virus, confirmés par PCR. Une baisse de 23 cas. Cette baisse le week-end s'explique vraisemblablement par la pause hebdomadaire de certains laboratoires spécialisés dans l'analyse des tests PCR. Une suspension des analyses en pleine guerre contre le virus qui tue. Ce qu'il y a lieu de souligner c'est que cette montée en puissance de la pandémie semble s'inscrire dans la durée depuis plus de 15 jours, soit depuis de la fin de la campagne référendaire. C'est dire que la pandémie poursuit son accélération malgré le confinement nocturne imposés pour les wilayas qui recensent le plus grand nombre de clusters de contagion. Le nouveau total des contaminations prouvées par les tests PCR s'élève ainsi à 66 819 porteurs du virus en Algérie. Cette tendance haussière du nombre de nouveaux cas laisse supposer une pression accrue sur le système hospitalier. D'ailleurs, le ministère de la Santé n'a pas tardé, hier, à apporter un démenti au message relayé sur les réseaux sociaux et faisant état de la fermeture des hôpitaux en raison de la saturation des unités dédiées à la Covid-19. Les patients, notamment de la région du Centre et notamment d'Alger, se heurtent, depuis plus de deux semaines, au problème d'hospitalisation. La deuxième vague s'annonce, même avant l'arrivée de l'hiver, brutale et violente. La wilaya d'Alger et celle de Jijel, qui comptent le plus grand nombre de contaminés durant ces dernières 24 heures, ont recensé respectivement 107 et 16 nouveaux cas. Le nombre des cas graves hospitalisés, qui ont succombé au virus, continue aussi à augmenter. Le Comité scientifique a annoncé 14 décès enregistrés durant ces dernières 24 heures. Dans ce contexte d'explosion des contagions, des voix s'élèvent encore pour renforcer le confinement et le rendre plus strict. Les médecins sur le front de lutte ne cessent d'appeler à la prise de mesures plus coercitives à l'encontre des contrevenants. Le Pr Salah Lellou, chef de service de pneumologie à l'Etablissement hospitalo-universitaire d'Oran et président de la Société oranaise des maladies respiratoires, a insisté, hier, sur le renforcement du dispositif de communication et de sensibilisation. "Il y a des mesures sanitaires qui ont été prises, mais cela reste insuffisant. Il faut développer le segment de sensibilisation des citoyens. Il faut carrément diffuser des images-chocs pour frapper les esprits et, du coup, parvenir à diminuer, un tant soit peu, les dégâts de cette nouvelle vague déferlante." Pour le pneumologue Lellou, cette deuxième vague de la pandémie risque d'être plus meurtrière que la première, pour preuve l'accroissement du nombre de cas compliqués qui affluent en masse aux unités Covid. "Nous ne sommes qu'à l'entame de la deuxième vague qui risque de durer jusqu'à la fin de l'hiver. Les hôpitaux reçoivent ces trois dernières semaines beaucoup de formes graves qui nécessitent une prise en charge intensive. Cette vague touche même des jeunes, des trentenaires, la moyenne d'âge de contamination a baissé. Ce qui laisse dire que le virus de la deuxième vague est plus meurtrier", alertera le Pr Lellou.