La question du rôle et de la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU continue d'agiter les coulisses et les débats au siège de l'Organisation des Nations unies à New York, où ses cinq membres permanents sont accusés de paralyser cette institution pour leurs propres "intérêts concurrents", lors d'un débat lundi. "Les intérêts concurrents de ses membres et le recours fréquent au droit de veto ont limité l'efficacité du Conseil de sécurité", a déclaré le président de l'Assemblée générale, l'ex-ministre turc Volkan Bozkir. Les cinq membres permanents, seuls à disposer de ce droit, sont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni. Selon M. Bozkir, "la réforme du Conseil de sécurité est un impératif inévitable, à la fois difficile et essentiel". Lors du débat lundi, les 193 membres de l'ONU ont parlé du droit de veto, de l'élargissement de l'instance et de sa représentativité régionale. Mais avec des divergences toujours profondes qui ne laissent pas augurer d'une relance positive des discussions menées depuis 13 ans sur une réforme. Pour l'Algérie, tout nouveau membre d'un Conseil élargi devrait pouvoir disposer du droit de veto. "Les Etats-Unis restent ouverts à un élargissement modeste du Conseil de sécurité", a indiqué un diplomate américain, Ngoyi Ngoyi. Mais "cela doit se faire sans diminuer l'efficacité du Conseil de sécurité et sans modifier ni élargir le droit de veto", a précisé le représentant du premier contributeur financier à l'Organisation. "Les idées entraînant l'érosion des prérogatives des membres permanents du Conseil de sécurité, notamment du droit de veto, sont inacceptables", a aussi souligné une ambassadrice russe adjointe à l'ONU, Anna Evstigneeva, tandis que la France, sans se prononcer sur l'attribution du droit de veto à de nouveaux membres, "sujet sensible", s'est déclarée en faveur d'un Conseil s'arrêtant à 25 pays. Le Conseil de sécurité, qui peut décider de sanctions internationales et d'un recours à la force dans le monde, compte au total 15 membres : outre les 5 permanents, 10 non permanents pour un mandat de deux ans, dont la moitié est renouvelée tous les ans. L'Allemagne est candidate à un siège permanent au Conseil avec le Brésil, le Japon et l'Inde. L'Afrique cherche, pour sa part, à en obtenir deux, sans en avoir encore identifié les futurs bénéficiaires potentiels. R. I./Agences