La moyenne quotidienne des patients hospitalisés est passée, en quelques jours, de 2 610 à 3 499, soit un taux d'accroissement moyen estimé à 34,0%. Les courbes des hospitalisations des patients infectés continuent à suivre, comme attendu, celles des contaminations par le nouveau coronavirus. Elles évoluent fatalement, en parallèle, ces jours-ci. Mais la hausse des contagions semble s'accélérer dangereusement, si l'on se fie au dernier décompte épidémiologique du Dr Djamel Fourar, qui a annoncé, lundi soir, un nouveau record de contagions en 24 heures. Un nouveau pic national de transmission épidémique a, en fait, été atteint en franchissant la barre des 910 cas contrôlés positifs, soit à moins de 100 cas du cap fatidique du millième. Ce sont des chiffres jamais atteints depuis l'apparition de la pandémie. Par définition, une telle offensive pandémique se répercutera inéluctablement sur les moyens d'hospitalisation et de prise en charge des établissements de santé qui sont, par endroits, au bord de la saturation, notamment dans les régions du centre et de l'est du pays. Les cas de contamination déclarés dans les deux wilayas d'Alger et de Jijel dépassent le quart du total cumulé en 24 heures à travers le territoire national. Cela, au moment où les autorités réfutent toujours l'utilisation du vocable "saturation" des hôpitaux, ne cessant de répéter que la crise sanitaire n'échappe pas du tout au contrôle, puisque, selon elles, le taux d'occupation des 16 000 lits mobilisés pour le moment ne dépasse guère les 50% à l'échelle nationale. Force est d'admettre, tout de même, qu'il est devenu extrêmement difficile ces derniers jours d'avoir droit à une consultation, encore moins d'"arracher" une admission dans un hôpital dans des régions comme Alger, qui produisent au quotidien des clusters épidémiques. "Les connaissances tissées dans les hôpitaux avant l'avènement de la crise pandémique ne servent plus à grand-chose en ces temps de deuxième vague de coronavirus. Il faut vraiment se battre et faire preuve de beaucoup de résilience pour espérer trouver une place", ironise l'accompagnateur d'un patient fortement infecté, à la quête d'une admission à travers les hôpitaux d'Alger. Les derniers indicateurs chiffrés de l'Institut national de santé publique font craindre, dans les prochains jours, l'affaissement du système hospitalier des wilayas du centre du pays, notamment. La nouvelle analyse de l'INSP, qui a traité de l'évolution des hospitalisations, a fait ressortir une progression constante du nombre de patients hospitalisés pour Covid-19 à travers le territoire national. En somme, les données analysées par les experts de l'INSP qui concernent une période d'un mois, allant du 12 octobre au 12 du mois en cours, ont été fournies par le ministère de la Santé, d'où l'urgence de tirer une nouvelle fois la sonnette d'alarme, puisque les effets positifs des dernières mesures de confinement partiel tardent à apparaître. "Se battre pour obtenir une place à l'hôpital" Les analystes de cette institution appelée communément "boîte à idées" ont relevé une "poussée" inquiétante du nombre de patients qui se bousculent au quotidien au portillon des services dédiés à la Covid-19. "Le nombre moyen quotidien est de 6 207,6 patients en structures hospitalières au cours des sept derniers jours, contre les 4 725,3 enregistrés la semaine précédente", notifient-ils, avant de préciser que le rapport d'hospitalisation a connu une hausse moyenne de 31,3% de patients hospitalisés. Ce sont les régions centre et est du pays qui occupent la plus haute marche du podium, avec un taux respectivement de 24,65% et 19,90%. Le reste des hôpitaux ouverts à l'ouest et au sud du pays enregistre un taux qui ne dépasse pas les 7%. Les services d'hospitalisation pour Covid des wilayas du centre du pays ont enregistré, entre la semaine allant du 30 octobre au 5 novembre et celle du 5 au 12 du mois en cours, un taux d'accroissement moyen de 34,0%. Autrement dit, la moyenne quotidienne des patients hospitalisés est passée de 2 610,4 à 3 499,4. Le nombre maximal de patients encore hospitalisés jusqu'au 12 novembre s'élève à 3 778 patients. L'analyse de l'INSP montre bien que l'épidémie frappe fort dans les wilayas du Centre, dont Alger, qui est en train de pulvériser des pics de contamination. La moyenne quotidienne des patients hospitalisés est passée de 2 610,4 à 3 499,4 le 12 novembre en cours, soit un taux d'accroissement moyen estimé à 34,0%. Le nombre de malades en structure hospitalière observé rien que pour la journée du jeudi 12 novembre s'élève à 3 778 patients. Les courbes de contamination dans les régions de l'est du pays, qui sont également reparties à la hausse, n'ont pas été sans conséquence sur les moyens d'hospitalisation. Le nombre moyen de patients hospitalisés a été multiplié par un facteur de "1,22" au cours des deux dernières semaines. Ce chiffre est passé durant la période allant du 30 octobre au 12 novembre de 1 669,6 à 2 040,0. Le pic des hospitalisations à l'est du pays a été atteint également le 12 novembre avec 2 169 patients. Même si leur pourcentage d'hospitalisation reste faible par rapport à celui du centre et de l'est du pays, les wilayas de l'Ouest comptabilisent un taux d'accroissement important, avec une hausse estimée à 57,3%, puisque les services Covid de l'Oranie sont passés d'un nombre moyen quotidien de 344,9 malades alités à l'hôpital entre la période allant du 30 octobre au 5 novembre à 542,6 entre le 6 et le 12 du mois en cours. Le record du nombre de patients en structure hospitalière (610) a été battu le 11 du mois en cours avec 610 hospitalisations. Les régions du Sud, qui semblaient épargnées de la nouvelle offensive du virus, commencent, elles aussi, à faire face à une spirale d'augmentation effrénée de contagion. Pour preuve, l'intégration de trois wilayas du Sud dans la nouvelle liste des régions concernées par le nouveau confinement nocturne, entrée en vigueur hier mardi. L'INSP a relevé une hausse de 98,8% du nombre de nouveaux cas en une semaine seulement et de 25,1% du nombre de patients hospitalisés. Cette augmentation est essentiellement recensée dans deux wilayas, Biskra et Laghouat. Ce constat désolant étayé par des chiffres effrayants suggère que la montée en puissance du Sars-Cov2 est dorénavant observable à travers l'ensemble des régions du pays, même si le dispositif de couvre-feu touche dans l'immédiat pas moins de 16 wilayas. L'accroissement important des hospitalisations à l'échelle nationale n'est autre qu'un indice révélateur de la recrudescence, voire de l'explosion de l'épidémie durant cette deuxième vague.