Une dizaine de wilayas du pays enregistrant les taux d'infection les plus élevés au Covid-19, feront l'objet d'enquêtes épidémiologiques afin d'en comprendre les causes. C'est ce qu'a annoncé, hier, le directeur de l'Institut national de santé publique (INSP), le Pr. Lyes Rahal. «Le Conseil scientifique a proposé au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr. Abderrahmane Benbouzid, de procéder à une enquête épidémiologique dans dix wilayas enregistrant le plus grand nombre de cas de contamination au Covid-19», a affirmé hier dans une déclaration à l'APS, M. Rahal, également membre du comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie. «Nous avons enregistré une baisse dans le nombre quotidien de décès (entre 6 et 8) par rapport au début de la pandémie. Cependant, certaines wilayas continuent à enregistrer des taux élevés en termes de nouveaux cas de contamination (entre 8 et 12 wilayas), comparées aux autres régions du pays, ce qui explique l'intérêt porté par le comité à cet aspect, à travers le lancement d'une enquête sur la propagation de la pandémie dans ces régions», a-t-il soutenu. «Les personnes contacts des cas confirmés» est l'un des aspects majeur qui seront étudiés au titre de cette enquête et dans le cadre de la stratégie tracée en matière de lutte contre la pandémie dans les wilayas concernées, a par ailleurs expliqué le Pr. Rahal, avant de noter qu'il s'agit, en effet, du principal objectif ciblé par l'enquête dans le suivi des nouveaux cas enregistrés dans ces régions. Ces enquêtes seront lancées en début de cette semaine par des équipes qui seront déployés sur le terrain, a-t-il encore souligné. Les résultats obtenus seront évalués avant que des rapports sur la situation épidémiologique soient présentés au ministre de la Santé, a-t-il précisé. Le Pr. Rahal n'a pas manqué, en outre, d'imputer les facteurs de propagation de cette pandémie au niveau de ces wilayas de manière plus importante que d'autres au «non respect des mesures préventives, notamment la distanciation sociale, le port de bavettes, l'hygiène des mains et le respect du confinement». Concernant le traitement, le directeur de l'INSP a rappelé que «l'Algérie a adopté, depuis le 23 mars dernier, en application des recommandations du Conseil scientifique, un protocole thérapeutique basé essentiellement sur l'hydroxychloroquine et l'azithromycine, en sus d'autres médicaments à l'instar d'anticoagulants, de corticoïdes et de la vitamine C». Il a également noté qu'outre le placement de certains patients sous respirateurs artificiels, d'autres moyens ont été utilisés, après une meilleure connaissance des caractéristiques virologiques du nouveau coronavirus, avec la formulation de recommandations destinées aux différents établissements hospitaliers assurant la prise en charge des patients atteints de Covid-19. Il est à rappeler enfin que le gouvernement a décidé de maintenir le confinement partiel à domicile jusqu'au 13 juin prochain dans le cadre des mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus (Covid-19) et de lever totalement ce confinement dans quatre wilayas, selon un communiqué des services du Premier ministre diffusé jeudi dernier. Les wilayas concernées par la levée totale du confinement sont Saïda, Tindouf, Illizi et Tamanrasset. Cette mesure de levée totale du confinement est accompagnée du maintien du dispositif d'encadrement sanitaire strict au niveau de ces wilayas avec le renforcement du contrôle sanitaire au niveau des points d'entrée et la recherche active et systématique des sujets contacts en cas de contagion, afin de rompre rapidement la chaîne de transmission du coronavirus Covid-19, comme cela est pratiqué depuis le début de la pandémie.