La philosophie est la mère de toutes les sciences. La matrice des questions gênantes et génies. De l'autre côté, la poésie est la mère de tous les arts. Le Big Bang de l'errance humaine. Quant à la laïcité, elle est le mode de gouvernance le plus respectable. L'espace où on respecte toutes les libertés, toutes les questions et toutes les folies positives sont respectées ! Mais ces trois pôles de réflexion sont poursuivis, condamnés et rejetés dans notre société intellectuelle et politique. Et parce que la philosophie est la bannière de la raison et de la rationalité, à travers toute son Histoire, elle a été, et elle l'est toujours, pourchassée par les féqihs orthodoxes. Parce qu'elle est la source de toutes les questions gênantes et fâcheuses qui réveillent la conscience collective et individuelle, la philosophie est l'ennemie de la paresse intellectuelle, d'el Mektoub le fatalisme. Une guerre intellectuellement ravageuse menée jusqu'au jour d'aujourd'hui, par les religieux contre la philosophie. Et la paix n'est pas pour demain, dans une société fanatisée. La poésie, symbole des belles lettres, est l'emblème de la défense de liberté individuelle. Et sans la liberté individuelle le citoyen n'est qu'un individu, une tête, un chiffre dans le troupeau sociétal. Et les trois consœurs – la philosophie, la poésie et la laïcité – sont l'ennemies numéro un des salafistes obscurantistes. Toute société islamisée ou fanatisée tourne le dos à ces trois activités. Pour dénigrer la parole de quelqu'un, on dit : rah ytfalsaf il se philosophie ! Et pour dévaloriser les propos de quelqu'un, on dit : rah yachaâr il se poétise ! Et pour accuser l'opposition de quelqu'un, on dit : rah hizb frança, il est laïc. Les extrémistes religieux ont diabolisé la poésie, la philosophie et la laïcité. Ainsi, le poète est un fourvoyé ! Le philosophe est un danger ! La laïcité est un blasphème ! Entre la philosophie, la poésie et la laïcité, il existe une complexité complexe et organique. Parce que la philosophie respecte la raison et défend la liberté de confession, elle est bien accueillie dans l'espace laïque. Parce que la poésie est l'îlot de la liberté individuelle, elle trouve dans la philosophie son refuge et dans la laïcité les ailes pour s'envoler plus haut pour l'expédition des délices de la liberté. Et parce que la laïcité est le mode de gouvernance qui défend la raison et le vivre ensemble et les libertés de confessions, elle trouve dans les philosophes et dans les poètes les piliers inéluctables et les soubassements incontournables. Il n'y a pas de poésie libre et en bonne santé sans une création philosophique libre d'expressions, dans un environnement laïque. On ne peut imaginer une société humaine, équilibrée, saine et rêveuse en l'absence de la leçon philosophique et du texte poétique, sous l'œil éveillé d'un arsenal judiciaire laïque. La philosophie est le temple de la raison et de la morale, la poésie est la gardienne de l'esthétique et de la langue, et la laïcité est le sage veilleur de la citoyenneté. La poésie, comme la philosophie, comme la laïcité, sont les annonciateurs de la fin de l'ère de la révélation. Ainsi, nous instruisent sur les chemins pour l'adhésion à l'ère de l'intelligence, de la communication, de la productivité et de la concurrence décente. Une société qui célèbre la création poétique et croit en la raison philosophique et milite pour une vie politique basée sur la laïcité est une société capable d'aller vers l'autre. Capable de respecter et d'intégrer le "vivre ensemble" en paix et en harmonie dans nos différences mutuelles ! Et en cette journée internationale de la philosophie, il faut reconnaître que le chemin est encore long pour la philosophie, la poésie et la laïcité ! Mais tout est possible. A. Z. [email protected]