Abdelghani Zaâlane a confirmé que le groupe Condor a participé au financement de la campagne de Bouteflika à hauteur de 5,8 milliards de centimes. Les deux ex-Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal enchaînent les procès et "encaissent" des condamnations. Dans l'affaire de l'octroi des marchés publics au groupe Condor jugée en première instance au tribunal de Sidi M'hamed (Alger),le procureur de la République a requis, jeudi dernier, une peine de 10 ans d'emprisonnement ferme assortie d'une amende d'un million de dinars à l'encontre des anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Les deux personnages sont poursuivis essentiellement pour "octroi d'indus privilèges et de facilitations" à deux filiales du groupe des Benhamadi, en l'occurrence la Spa GP Pharma et Travocovia. Le représentant du ministère public a également requis une peine de 3 années de prison assortie d'une amende d'un million de dinars à l'encontre d'Abdelghani Zaâlane, poursuivi dans cette affaire, en sa qualité de directeur de la campagne électorale du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, qui s'était porté candidat à la présidentielle avortée d'avril 2019. À rappeler que lors de son audition par le juge du pôle financier du tribunal de Sidi M'hamed, Abdelghani Zaâlane a confirmé que le groupe Condor a participé au financement de la campagne de Bouteflika à hauteur de 5,8 milliards de centimes. L'ancien directeur de campagne d'Abdelaziz Bouteflika pour la présidentielle annulée de 2019 a révélé également que plusieurs autres hommes d'affaires ont financé la campagne. À l'image d'Ahmed Mazouz qui aurait déboursé la rondelette somme de 39 milliards de centimes. 10 milliards de centimes ont été octroyés par la famille Metidji à la direction de campagne de Bouteflika. Arbaoui Hassane, patron de Kia, a participé à hauteur de 20 milliards de centimes. Le groupe Bellat a offert 1 milliard de centimes, tandis qu'un citoyen, Saâdi Hichem, en l'occurrence, a contribué avec 10 millions de centimes à la campagne. Abdelghani Zaâlane a rappelé que les finances de la campagne ont été gérées par le défunt sénateur du tiers présidentiel, Chaïd Hamoud. Abdelghani Zaâlane a rappelé, également, que cette affaire a été jugée à deux reprises et que la justice l'avait acquitté de toutes les charges retenues contre lui. À noter que l'affaire concerne l'usine de fabrication de médicaments '"GP Pharma" dans la ville nouvelle de Sidi Abdallah, laquelle était gérée par l'ancien ministre de la Poste et des Technologies, Moussa Benhamadi, décédé en juillet dernier à la prison d'El-Harrach de la Covid-19. Lors du procès, le juge a révélé que le projet a été financé, une première fois, à hauteur de 138 milliards de centimes, avant d'être réévalué sur demande de l'investisseur. Le coût était de 488 milliards de centimes. L'enquête et l'instruction judiciaire ont été menées pour déterminer le rôle joué par le défunt Moussa Benhamadi dans l'obtention des avantages et de la concession. L'affaire a également évoqué le projet d'un centre pour brûlés que le groupe Condor devait réaliser dans la wilaya de Skikda à travers sa filiale Travocovia. Lors des auditions, le juge a interrogé plusieurs cadres de Mobilis concernant un contrat de fourniture de téléphones mobiles et de tablettes que l'opérateur public de téléphonie mobile avait signé avec Condor. Plusieurs autres anciens hauts responsables ont été cités dans cette affaire comme témoin, à l'image de Houda-Imène Feraoun, ancienne ministre de la Poste et des Technologies. Mokhtar Hasbellaoui, ancien ministre de la Santé, ainsi qu'Abdelkader Zoukh, ancien wali d'Alger, ont été également cités comme témoins dans cette affaire. Les trois anciens responsables ne se sont pas présentés aux audiences. La justice s'est contentée de leurs déclarations lors de l'instruction.