Initiée par la coopérative culturelle "Dima cinéma", cette campagne qui s'étalera jusqu'au 18 décembre proposera des conversations, notamment sur la production et la diffusion des images sur les violences : la question de l'éthique au centre de la discussion", des expositions photos et des ateliers. Après la campagne de solidarité contre les féminicides sur les réseaux sociaux, initiée par des actrices algériennes ; d'autres initiatives ont été lancées pour sensibiliser et dénoncer toutes ces violences. Parmi ces nobles entreprises, nous retrouvons la campagne digitale "20 Nadhra", première étape du projet "Remchet 3in", qui porte sur les représentations des violences faites aux femmes à l'image. Organisée par la coopérative culturelle "Dima cinéma", depuis le 26 novembre, et ce, jusqu'au 18 décembre, les internautes pourront découvrir des conférences, des expositions de photographies ainsi que des ateliers. Dans la présentation, les organisateurs ont indiqué que : "La violence est un générateur d'émotions fortes, et à l'heure où les violences faites aux femmes font débat en Algérie, il nous apparaît important, en tant qu'acteurs culturels et professionnels de l'image, d'interroger ces représentations". Dans la perspective d'"encourager la réflexion sur les images qu'on produit ou que l'on diffuse", "Dima cinéma" s'est associée avec La Maison d'Axxam-N-Daa Ali, l'agence Rhizome, l'agence Wodjooh et le réseau Wassila. Ces partenaires se sont donné pour objectif d'encourager, entre autres, "à la création de contenus artistiques éthiques dans le respect de la dignité des personnes représentées". À cet effet, ils proposent sur la page Facebook "20 Nadhra", une réflexion interdisciplinaire "essentiellement basée sur l'image et sur la violence comme force d'inspiration artistique", et ce, "en confrontant l'univers de plusieurs artistes et acteurs, durant trois semaines de campagne digitale". Pour la première de ce projet, il a été diffusé le court-métrage Safia, une histoire de femme, de Habiba Djahnine. Synopsis : Safia est victime de violence conjugale, elle décide de se prendre en main et de déposer plainte contre son mari. Alors, elle demande le divorce qu'elle peine à obtenir. Ici se déroule un témoignage poignant d'une femme déterminée. Suite à cette diffusion, s'est tenue en direct une conversation autour de "Produire et diffuser des images sur les violences : la question de l'éthique au centre de la discussion". Animée par Habiba Djahnine (réalisatrice, poète et programmatrice de films), Wiame Awres (militante féministe), et modérée par Salima Tenfiche (chercheuse, doctorante et chargée de cours en études cinématographiques à l'Université de Paris), les conférencières sont revenues, notamment sur le film de Djahnine et le site féminicides-dz.com de Wiame Awres et Narimane Mouaci. Durant une heure, les intervenantes ont réagi sur diverses interrogations portant sur la responsabilité et l'éthique de ceux qui produisent et diffusent des images consacrées aux violences faites aux femmes. Tout en apportant des réflexions sur nombreuses interrogations : faut-il montrer les corps ? Les blessures ? Et faire entendre les souffrances ? Ou alors faut-il montrer ces souffrances différemment ? De rendre visible l'invisible ? Et de s'interroger, ainsi sur le statut de victime, la nécessité de parler de cette question, et ce, "tout en réussissant à garantir la dignité, le respect des victimes et les effets de la diffusion de ces images sur elles". À noter que la vidéo est toujours disponible sur la page de "20 Nadhra".