Le marché pétrolier n'a pas encore retrouvé le chemin de l'équilibre et les prix du Brent restent encore très volatiles. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) entame, aujourd'hui, une réunion très attendue par visioconférence pour examiner l'évolution des marchés et discuter des mesures appropriées à prendre pour stabiliser les cours du brut. Les décisions définitives sur le maintien ou la modification de l'accord de limitation de la production seront prises demain mardi 1er décembre, à l'occasion d'une réunion entre l'Opep et ses alliés. L'alliance pourrait décider de prolonger le niveau de réduction de sa production actuelle au-delà du 1er janvier prochain. Selon l'accord en vigueur décidé en avril 2020, le retrait actuel du marché de 7,7 millions de barils par jour doit être ramené à 5,8 millions à compter de janvier 2021, mais la plupart des observateurs tablent sur un report de ces réajustements de trois à six mois. Et les pays influents au sein de l'Opep+ poussent en ce sens. Même avec une hausse relative des prix liée aux avancées autour des vaccins contre la Covid-19, le marché pétrolier n'a pas encore retrouvé le chemin de l'équilibre et reste très volatil. Les laboratoires AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Moderna ont, en effet, fait part ces dernières semaines d'une efficacité élevée de leurs candidats-vaccins contre la Covid-19, une espèce de bouée de sauvetage devant permettre de faire redémarrer l'économie mondiale. Certains entrevoient d'ailleurs un scénario optimiste, s'attendant à une augmentation de la demande pétrolière mondiale en 2021, sous l'effet d'une reprise mondiale de la croissance économique, des investissements et d'une expansion du commerce extérieur... L'Opep et ses alliés sont appelés à faire preuve d'une collaboration plus étroite dans l'objectif de redonner confiance aux marchés, fortement perturbés depuis début mars 2020. Compte tenu de la problématique de la production américaine qui a repris de la vigueur, ainsi que du fait que rien n'indique que les vaccins contre la Covid-19, qui n'en sont encore qu'au stade de la validation expérimentale, seront susceptibles de faire reculer, de manière significative, la menace de la pandémie, ce ne sera pas une sinécure pour l'alliance. La production américaine pourrait entraîner un nouveau fléchissement des cours, ce qui aggraverait la situation financière des pays pétroliers qui est déjà mauvaise. De même, elle devrait conduire également à la perte de plus d'investissements dans le secteur pétrolier, un élément d'analyse souvent évoqué par les experts. Pour beaucoup d'observateurs, les deux principaux producteurs impliqués dans l'accord de réduction de l'offre pétrolière, à savoir l'Arabie saoudite et la Russie, ont fortement subi le choc de la guerre des prix et ont, par conséquent, grand intérêt à se donner la possibilité de rééquilibrer les marchés et de raffermir les cours de l'or noir, car une baisse durable des prix ne sert l'intérêt ni des gros pays producteurs ni des petits. Petits et grands pays pétroliers sont, en fait, tous sur le même bateau et ils n'ont d'autre choix que de travailler ensemble pour corriger la volatilité des prix.