En compétition officielle section documentaire, le réalisateur cambodgien Rithy Penh a présenté “Les comédiens du théâtre brûlé”, un film de 1 heure 25 minutes qui revient sur le tragique sort du Cambodge sous le régime des khmers rouges. À la veuille de la clôture du 20e Fiff, la fête namuroise se poursuit dans les salles et sous le chapiteau, où chaque séance de projection et chaque concert de musique sont un événement. La paisible ville, qui s'est transformée depuis le début du festival en carrefour, offre à ses habitants la chance de voir des films venus des quatre coins de la planète. Des cinématographies différentes de styles et de thématiques. En compétition officielle section documentaire, le réalisateur cambodgien Rithy Penh a présenté Les comédiens du théâtre brûlé. Un film de 1 heure 25 minutes qui revient sur le tragique sort du Cambodge sous le régime des Khmers rouges. Au milieu d'une ville qui panse ses blessures et où les chantiers de la reconstruction poussent comme des champignons, le théâtre de Preah Suramarith, construit dans les années de paix, 1966, est en ruine. Ce théâtre, qui fut autrefois temple de la culture et de la modernité et où Le bourgeois gentilhomme était joué en khmer, n'est qu'un espace abandonné. En pleine guerre, sous le régime totalitaire des Khmers rouges, le théâtre a continué à produire, même si les pièces ne ressemblaient pas à celles d'avant, le quatrième art continuait à exister. En 1994, un incendie accidentel ravage le toit du théâtre ; plus rien depuis ! Dix années après le drame, Rithy Penh revient sur les lieux pour raconter le quotidien de comédiens qui ont toujours refusé de déserter leur espace de vie. Des images et des témoignages forts pour dire la folie de la bêtise de la guerre et l'abandon et la misère dans lequel vivent les comédiens. Les comédiens du théâtre brûlé est, certes, un film documentaire mais le “jeu” des comédiens apporte cette touche d'imaginaire et de fiction qu'on ne saura peut-être jamais s'il est voulu ou improvisé tant les protagonistes du film sont parfaits. Dans la section long métrage fiction et présenté en avant-première, la Marocaine Leila Merakchi propose une réflexion sur la vie dorée de la bourgeoisie marocaine. Une sorte de super-production qui replonge le spectateur dans le légendaire. La fureur de vivre. Même si le film donne l'impression d'un film to much, la jeune réalisatrice ose casser les tabous et aborde des sujets délicats comme le radicalisme religieux et les rapports entre les communautés musulmanes et juives du Maroc, à travers une histoire d'amour d'adolescents. Dans le même registre, le jeune réalisateur belge, d'origine maghrébine, propose Parabola, au rythme insoutenable, mais qui s'inscrit parfaitement dans les problèmes des sociétés européennes. Un film où la violence, parfois gratuite, est omniprésente. W. L.