Outre le gel depuis 2014 de 3 projets d'hôpitaux, le rapport de l'APW de Jijel envoyé aux autorités centrales fait part d'un déficit de 19,5% dans l'effectif humain des trois établissements hospitaliers de la wilaya (Jijel, Taher et El-Milia). Dans un long rapport détaillant la situation du secteur de la santé dans la wilaya, l'APW de Jijel, représentée par son président Brinet Hocine, a plaidé pour la levée du gel sur les projets de la santé. Il a fait un état des lieux des plus accablants d'un secteur enregistrant des déficits, non seulement en infrastructures mais aussi en personnel, du plus simple ouvrier professionnel au médecin spécialiste. Le déficit est énorme, et le département ministériel de Ben Bouzid doit se pencher sur l'état du secteur de la santé à Jijel, confronté à des situations des plus délicates dans la lutte contre la pandémie de coronavirus. D'abord par la saturation rapide des lits d'hospitalisation, le manque de moyens et d'équipements médicaux et le nombre réduit d'un personnel soignant qui a dû redoubler d'effort pour pallier le manque d'effectif et assurer la prise en charge des malades atteints de Covid-19. Cet épisode reste à lui seul l'un des principaux facteurs qui plaident en faveur de la levée du gel des projets de santé et du renforcement des structures existantes par un personnel en nombre suffisant dans tous les domaines et toutes les spécialités médicales et paramédicales. C'est ce qu'a souligné le rapport de l'APW adressé au Premier ministre et au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, pour leur faire part des carences et lacunes soulevées dans le secteur de la santé dans la wilaya de Jijel, éprouvé par le gel de 3 hôpitaux, dont deux de 240 lits et un troisième de 60 lits. Outre ce gel qui date depuis 2014, le rapport en question détaille l'effectif humain des trois établissements hospitaliers de Jijel, Taher et d'El-Milia, mettant en lumière un important déficit totalisant 19,75% des besoins en personnel toutes catégories et spécialités confondues. Comble du paradoxe, le déficit le plus important est enregistré dans le domaine des agents de sécurité qui est estimé à 78,13%. L'effectif actuel est de 64 agents répartis sur les trois hôpitaux avec un manque de 50 agents. Les agents d'hygiène ne sont pas en reste et ont un déficit de 72,29% des besoins exprimés. Actuellement, seulement 83 agents veillent à l'hygiène dans ces hôpitaux avec un déficit de 60 agents. Dans la catégorie des ouvriers professionnels, qui comptent actuellement un effectif de 255, il en manque encore 55 pour satisfaire les besoins exprimés. Dans le domaine médical, le secteur hospitalier, encadré actuellement par 157 médecins spécialistes, accuse un manque de 46 autres praticiens dans différentes spécialités. Comptant un effectif de 215 médecins, la catégorie des praticiens généralistes manque encore de 30 autres médecins pour couvrir les besoins. Cependant, avec un effectif actuel respectivement de 14 et 6, le déficit en pharmaciens et chirurgiens-dentistes dans les hôpitaux n'est plus que de 5 et de 2. Dans le domaine paramédical qui compte un effectif total de 693 personnes, le déficit n'est plus que de 90 infirmiers. Quant aux sages-femmes au nombre de 94 actuellement, le manque est de 20 pour satisfaire les besoins des hôpitaux. Dans la catégorie des biologistes et auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation, dont l'effectif actuel est respectivement de 52 et 78, il n'y a plus de manque, selon le tableau présenté. Sur un autre registre, le rapport en question a jugé suffisant l'approvisionnement des hôpitaux en médicaments en dépit d'un manque dans les produits d'anesthésie. Toutefois, l'on a plaidé pour un approvisionnement à partir de la pharmacie centrale des hôpitaux d'Alger qui dispose de tous les moyens. Le même rapport a également énuméré un grand manque dans les moyens de transport, tels les ambulances et les véhicules à usage administratif, et les équipements médicaux qui font encore défaut pour assurer une meilleure prise en charge des malades dans les hôpitaux.