L'ancienne ministre des Télécommunications est accusée d'"infraction aux dispositions législatives et réglementaires", d'"octroi d'indus avantages à autrui lors de la passation de marchés publics", de "dilapidation de deniers publics" et d'"abus de fonction". Les auditions et les incarcérations des anciens responsables se poursuivent. Avant-hier, c'était au tour de Houda-Imène Faraoun, ancienne ministre de la Poste et des Nouvelles technologies de l'information, et Djamila Tamazirt, ancienne ministre de l'Industrie et des Mines, de rejoindre les anciens cadres ayant servi sous le règne de Bouteflika. Accusées de faits en relation principalement avec la corruption, les deux prévenues ont été d'abord placées sous contrôle judiciaire, au début du mois en cours, avant d'être mises sous mandat de dépôt après leur audition au tribunal de Sidi M'hamed. Selon des informations, l'ancienne ministre de la Poste est poursuivie dans une affaire liée à Algérie Télécom (AT). D'aucuns informent que cette affaire est en relation directe avec la société Mobilink, propriété des frères Kouninef. Les mêmes informations précisent que l'ancienne ministre est accusée d'"infractions aux dispositions législatives et réglementaires", d'"octroi d'indus avantages à autrui lors de la passation de marchés publics", de "dilapidation de deniers publics" et d'"abus de fonction". Des informations précisent, à ce propos, que Houda-Imène Faraoun, qui a régné en maître sur le secteur de la poste et des nouvelles technologies durant plus de 5 années, soit du 15 mai 2015 au 4 janvier 2020, s'était mise du côté des frères Kouninef lors de leur contentieux avec Algérie Télécom, concernant le projet d'installation de cabines téléphoniques Oria. Après un différend commercial entre l'entreprise publique et Mobilink, les frères Kouninef intentent un procès en justice en 2018 devant le tribunal d'El-Harrach. Après avoir eu gain de cause, les frères Kouninef bénéficient de plusieurs milliards à titre de dommages qu'Algérie Télécom avait payés, grâce, entre autres, à l'intervention de la ministre. Pour rappel, les frères Kouninef ont même obtenu le blocage des comptes de l'entreprise publique à la suite du retard dans le paiement. Concernant Djamila Tamazirt, ancienne ministre de l'Industrie et des Mines du 31 mars 2019 au 4 janvier 2020, elle est poursuivie pour sa gestion du groupe public agroalimentaire Agrodiv. Elle est accusée d'"abus de pouvoir", d'"octroi d'indus privilèges à autrui en violation des lois et réglementations", d'"octroi d'indus avantages lors de la passation de marchés publics", de "dilapidation volontaire et de détournement de deniers publics dans le cadre de l'exercice des fonctions", de "trafic d'influence", de "conflit d'intérêts", de "fausse déclaration des biens", de "blanchiment d'argent" et "de revenus criminels issus de la corruption". Elle est accusée dans l'affaire d'octroi des moulins. Selon des informations, "les cessions décidées par Djamila Tamazirt auraient généré un manque à gagner pour l'Etat de près de 450 milliards de centimes". L'éclatement de cette affaire avait provoqué, pour rappel, plusieurs limogeages au sein de l'OAIC et la fermeture de plusieurs minoteries.