Près de 7,4 millions d'électeurs étaient appelés hier à choisir un nouveau Président et leurs représentants dans le nouveau parlement au Niger, lors d'un scrutin qui marque la première transition démocratique depuis l'indépendance de ce pays de l'Afrique subsaharienne, en proie aux violences terroristes ces dernières années. L'élection présidentielle est "un jour spécial pour le Niger", qui va connaître sa "première transition démocratique et pacifique depuis son indépendance", a affirmé le président sortant Mahamadou Issoufou. "C'est aussi un jour spécial pour moi, c'est la première élection depuis 30 ans à laquelle je ne suis pas candidat", a souligné M. Issoufou, 68 ans, qui ne se représente pas à l'issue de ses deux mandats constitutionnels. Au total, 30 candidats retenus par la Cour constitutionnelle sont en lice pour la course présidentielle, dont le ministre de l'Intérieur, Mohamed Bazoum (60 ans), candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), au pouvoir, désigné par le président sortant, Mahamadou Issoufou. Bazoum, ancien ministre des Affaires étrangères, est le grand favori du scrutin présidentiel, selon des médias, tandis que le chef de l'opposition, Hama Amadou (70 ans), est le grand absent de cet évènement électoral. Parmi les concurrents dans la course pour la magistrature suprême, figure Mahamane Ousmane (70 ans) ex-président démocratiquement élu de l'histoire du Niger (1993-1996) et ancien président de l'Assemblée nationale (1999-2004). Son mandat à la tête du pouvoir a été très court. Situé dans la région du lac du Tchad, le Niger est en proie à des attaques de groupes terroristes depuis 2015 notamment du groupe extrémiste nigérian, Boko Haram, actif dans la région. En effet, deux attaques meurtrières, une à l'Ouest (7 soldats tués le 21 décembre) où sévit régulièrement le groupe autoproclamé Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) et une à l'Est revendiquée par Boko Haram (34 morts le 12 décembre), se sont produites à l'approche du scrutin. Les attaques incessantes des groupes terroristes ont fait des centaines de morts depuis 2010, et fait fuir de leurs foyers des centaines de milliers de personnes.