Réagissant aux déclarations du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui a affirmé, lors de sa visite de travail à l'université de Djelfa, que la revendication du recrutement direct n'est nullement fondée sur le plan juridique, les titulaires de doctorat et de magistère de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) considèrent qu'une telle déclaration n'est qu'un prétexte fallacieux visant à remettre en cause un droit reconnu par la loi. En effet, et à travers une déclaration rendue publique, ces enseignants vacataires ont appuyé leur réponse par des arguments juridiques. "L'article 80 du statut général de la Fonction publique reconnaît le recrutement direct des candidats ayant subi une formation spécialisée au sein des établissements habilités et qualifiés", ont-ils répliqué. "À ce titre, les titulaires des diplômes de doctorat et de magistère ont, bel et bien, subi une formation spécialisée au sein des universités qui sont des établissements qualifiés", ont-ils insisté. Ces enseignants ont également rappelé l'article 15 du décret exécutif n°254-98 régissant la formation en doctorat et en magistère. "Cet article stipule que les postes de doctorat et de magistère obtenus par un concours national sont des postes destinés à l'enseignement supérieur et ouvrent le droit au recrutement direct, sans passer par un deuxième concours national", ont-ils expliqué. Outre ce problème de recrutement, les rédacteurs de la déclaration ont exprimé leur désapprobation par rapport à l'autre prétexte avancé par le ministre, en tentant de justifier, affirment-ils, la précarité dont souffre l'élite universitaire par la crise financière que traverse l'Algérie. "Cette élite souffre plutôt d'une discrimination inexplicable du fait que le gouvernement a décidé d'intégrer les titulaires de contrats pré-emploi et de créer de nouveaux postes budgétaires au profit du secteur de l'éducation nationale, tout en ignorant le manque flagrant dont souffrent les universités quant aux enseignants chercheurs", ont-ils estimé. Par ailleurs, ces enseignants ont dénoncé la décision qualifiée d'"injuste" et de "discriminatoire" prise par les responsables de l'UMMTO portant refus de payer les vacations des mois d'avril, mai et juin 2020, et ce, bien que les vacataires aient travaillé en ligne durant cette période de confinement. À ce sujet, ils ont affirmé qu'à l'instar des enseignants titulaires, les enseignants vacataires ont préparé les cours qu'ils ont versés dans la plateforme numérique de l'université, afin de permettre aux étudiants de continuer à étudier à distance durant la période de confinement. "Les enseignants vacataires ont également contribué à la clôture de l'année universitaire 2019-2020 en assurant des cours en présentiel, ainsi que la surveillance des examens dès la reprise en septembre 2020, et ce, malgré le danger et la menace de la Covid-19", ont-ils encore rappelé.