Le Cercle d'action et de réflexion pour l'entreprise (Care) critique les dispositions prévues par l'article 19 de la loi de finances 2021 instituant une taxe sur l'immobilisation des conteneurs retenus au-delà de 30 jours au niveau des ports. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, le Care souligne que "la taxe sur les conteneurs est une fausse solution à un véritable problème". Le think tank précise que cette disposition ne figurait pas dans le projet de loi de finances déposé à l'APN tel qu'il avait été rendu public sur le site du ministère des Finances. Le Care soutient que cette disposition ne règle aucun problème. "Elle ne diminue en rien le coût des surestaries à payer aux transporteurs qui, de plus, constituent des sorties de devises sans contrepartie pour le pays", estime-t-il. La mesure, explique le Care, repose sur le postulat que les importateurs retiendraient volontairement des containers pour les utiliser comme moyen de stockage. "Or, ce postulat ne résiste pas à l'analyse la plus élémentaire", indique le think tank. "Utiliser volontairement des containers en surestaries pour entreposer de la marchandise entraîne un coût de l'ordre de 1 280 000 DA par mois pour 100 m2. Cela reviendrait 2 à 3 fois plus cher que de louer un bâtiment de luxe à Hydra pour stocker de la marchandise", argue-t-il. Le Care préconise de traiter le problème de fond à la base des surestaries. Pour le think tank, il faut "lever l'absurdité légale de l'interdiction d'importation de containers usagés". Cette situation déplorable, relève-t-il, impose aux importateurs de payer des surestaries de l'ordre de 100 USD par jour de dépassement, soit 3 000 USD pour 30 jours. Cela représente le prix d'un container usagé de bonne qualité. En outre, ajoute le Care, il est peu probable que cette mesure soit effectivement applicable sur le terrain. "Il serait ainsi utile de publier, dans 3 mois, le montant des taxes collectées et des surestaries transférées au 31 mars 2021", conclut le think tank.