À la veille des quatre procès, le Comité pour la défense des libertés (CDL) de la wilaya de Béjaïa a rendu publique une déclaration dénonçant cette "cascade de procès" contre les activistes du Hirak. Pas moins de 35 hirakistes sont appelés à comparaître, aujourd'hui, devant le juge près le tribunal correctionnel de Béjaïa dans quatre procès distincts. Il s'agit, en fait, de trois procès renvoyés le 17 décembre dernier dans lesquels sont mis en cause trois activistes du Hirak, Samir Hamane, Laâziz Makhloufi et Ali Tazrout en l'occurrence. Le quatrième procès programmé aussi pour aujourd'hui est celui de 32 activistes du Hirak convoqués par le juge pour la première fois. Pour rappel l'activiste Samir Hamane a été condamné par défaut à une année de prison ferme pour "attroupement non armé" et "outrage à corps constitués" par le tribunal correctionnel de Béjaïa, avant de faire opposition à sa condamnation par le juge. Son procès s'est tenu le 17 décembre dernier et a été renvoyé pour aujourd'hui sur demande de sa défense. Le même jour, les procès de deux activistes, Laâziz Makhloufi et Ali Tazrout en l'occurrence, ont été ouverts par le juge du même tribunal. Poursuivis pour les mêmes chefs d'inculpation, à savoir "attroupement non armé" et "non-respect des mesures sanitaires des autorités", leurs procès ont été également renvoyés par le juge, sur demande des avocats de la défense, à aujourd'hui, jeudi 7 janvier 2021. Le quatrième et dernier procès des hirakistes programmé pour aujourd'hui au tribunal correctionnel de Béjaïa est celui de 32 activistes. Tous convoqués pour la première fois dans un même procès, les mis en cause sont poursuivis pour deux chefs d'accusation, à savoir "attroupement non armé" et "mise en danger de la vie d'autrui pendant le confinement sanitaire". Selon Me Mourad Zenati, la défense des prévenus va demander au juge le renvoi du procès de ces 32 hirakistes. "Nous allons demander au juge de renvoyer ce procès à une date ultérieure, afin de nous permettre de mieux étudier le dossier", explique notre interlocuteur. À la veille de ces quatre procès, le Comité pour la défense des libertés (CDL) de la wilaya de Béjaïa a rendu publique une déclaration dénonçant cette "cascade de procès" contre les activistes du Hirak. Les rédacteurs dudit document estiment que "le pouvoir veut signifier en effet que toute quête de liberté et de dignité dans notre pays n'est pas autre chose qu'un délit passible de prison". Exprimant leur solidarité avec les 35 prévenus, les animateurs du CDL notent : "Pour l'heure, manifestons notre solidarité avec les prévenus que le pouvoir cherche à neutraliser par la voie de la justice afin de réduire toute possibilité à la reprise de la contestation populaire." Et de conclure : "Le combat pour la démocratie et le changement de système doit se poursuivre et cela prendra autant de temps qu'il faudra." De son côté, le responsable du centre de documentation de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) de la wilaya de Béjaïa, Hocine Boumedjane, tient à "dénoncer vigoureusement les harcèlements judiciaires que continuent de subir de nombreux militants pacifiques qui se sont élevés contre un régime totalitaire et corrompu décrié par la majorité du peuple algérien qui aspire à un changement radical du système politique". Et de préciser que "notre ONG qui suit de près les procès des activistes du Hirak, soutient tous les militants politiques engagés dans le mouvement populaire de contestation pacifique né le 22 Février 2019".