La Chine a brandi hier la menace d'une "riposte" après la décision des Etats-Unis de lever les restrictions imposées aux responsables américains dans leurs contacts avec Taïwan, une île considérée par Pékin comme territoire chinois. Les relations sino-américaines sont actuellement au plus bas, les deux premières puissances mondiales s'écharpant sur un grand nombre de sujets, du commerce à la Covid-19 en passant par le sort de Hong Kong et des Ouïghours. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait annoncé, samedi, la fin de toutes les restrictions régulant les interactions entre les représentants officiels des Etats-Unis et leurs homologues taïwanais. Taïwan est peuplée de quelque 23 millions d'habitants. Elle est dirigée depuis 1945 par un régime (la "République de Chine") qui s'y était réfugié après la prise du pouvoir des communistes en Chine continentale en 1949 à l'issue de la guerre civile chinoise. La République populaire de Chine considère le territoire comme une de ses provinces et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance. "La Chine s'oppose fermement à cette manœuvre américaine et la condamne avec véhémence", a réagi Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, à propos de l'annonce de Mike Pompeo. Il a accusé Washington de violer ses engagements bilatéraux qui les obligent en théorie à n'avoir aucun contact officiel avec Taïwan. "Toute action portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Chine fera l'objet d'une ferme riposte", a prévenu Zhao Lijian lors d'un point de presse régulier. Mike Pompeo n'a pas précisé la nature des restrictions. Son annonce, à moins de deux semaines de la fin du mandat du président Donald Trump, apparaît largement symbolique, une loi de 2018 autorisant déjà "des responsables à tous niveaux du gouvernement" à "rencontrer leurs homologues taïwanais". Washington a rompu ses relations diplomatiques avec Taipei en 1979 afin de reconnaître Pékin comme le seul représentant officiel de la Chine. Mais les Etats-Unis restent l'allié le plus puissant de Taïwan et son fournisseur d'armes numéro un.