Le ministre de l'intérieur, qui a précisé, hier, qu'un “émir” de la région de Médéa est descendu du maquis après le scrutin du 29 septembre, n'a pas soufflé mot sur le sort du terroriste. Est-il impliqué dans des massacres collectifs sachant que la région de Médéa a longtemps souffert d'exactions terroristes ? Le ministre de l'Intérieur a annoncé, hier, qu'un délai sera fixé pour la reddition des terroristes. Au lendemain du référendum sur la paix et la réconciliation, le pouvoir veut concrétiser dans les faits les résultats d'un scrutin dénoncé par l'opposition démocratique. Mais en attendant de connaître la batterie de mesures qui sera annoncée par le chef de l'Etat, il s'agit de savoir si l'ultimatum lancé aux groupes armés islamistes pour quitter les maquis et déposer les armes sera respecté. En 1999, la grâce amnistiante, mise en œuvre dans le cadre de la concorde civile au-delà du fait qu'elle a permis de récupérer plus de 6 000 armes, a vu sa durée prolongée au-delà du 13 janvier 2000. Des terroristes, qui se sont rendus aux autorités, ont bénéficié de la grâce malgré le dépassement de la période fixée initialement par la loi, sans compter aussi le fait que les comités de probation mis en place n'ont pas fonctionné. Ce qui a fait dire à beaucoup d'observateurs de la scène politique nationale à l'époque qu'il s'agissait bel et bien d'une amnistie générale qui ne disait pas son nom. Aujourd'hui, force est de constater que nous assistons au même scénario. Le ministre de l'intérieur, qui a précisé, hier, qu'un “émir” de la région de Médéa est descendu du maquis après le scrutin du 29 septembre, n'a pas soufflé mot sur le sort du terroriste. Est-il impliqué dans des massacres collectifs sachant que la région de Médéa a longtemps souffert d'exactions terroristes ? Sera-t-il traduit devant la justice ? La question dans ce cas précis, comme dans d'autres cas qui seront sans doute rendus publics dans les prochains jours, mérite d'être posée d'autant qu'il est difficile voire impossible de situer avec exactitude la responsabilité et le degré d'implication des islamistes armés dans les attentats, embuscades ou carnages où des centaines d'algériens civils et militaires ont été sauvagement assassinés. Chose qui a été aisément démontrée il y a plus de cinq ans. Les délais seront-ils alors respectés cette fois-ci ? Attendons pour voir. S. T.