Le budget de l'état sera établi sur la base d'un prix du baril à 19 dollars. L'avant-projet de loi de finances pour 2006 sera examiné aujourd'hui en Conseil des ministres, a indiqué hier le ministre des Finances, Mourad Medelci. “Le projet de loi de finances 2006 est fin prêt. Nous allons le présenter demain en Conseil des ministres”, a déclaré le ministre à la presse en marge d'une rencontre algéro-suisse sur la réforme bancaire. Le texte, a-t-il ajouté, propose des mesures d'encouragement à la production nationale et aux exportations hors hydrocarbures. Il prévoit des dispositions en matière de protection de l'environnement et de lutte contre le marché parallèle. Le budget dans la loi de finances 2006 est établi sur la base d'un prix du baril à 19 dollars. C'est-à-dire sur un seuil trop éloigné des prix actuels : plus de 60 dollars et des estimations des experts selon lesquelles les cours du brut l'an prochain vont tourner autour de 60 dollars. Cet écart s'explique par la volonté des pouvoirs publics de constituer des fonds en réserves, alimentant la caisse de régulation prévue pour faire face à un retournement du marché pétrolier. Cette politique semble donner ses fruits puisque cette cagnotte s'élevait à fin juin à 900 milliards de dinars, soit environ 10 milliards d'euros. Actuellement, la barre des 1 000 milliards de dinars est dépassée. Avec ces réserves, l'état pourra couvrir les dépenses du plan de relance au moins jusqu'en 2007 même si le baril descend à 19 dollars, avait indiqué le grand argentier du pays. Si les dépenses d'équipement sont si élevées en 2006, seconde année de mise en œuvre du plan de relance, à un niveau de 1 300 milliards de dinars, contre 1 000 milliards de dinars en 2005, c'est que le déficit budgétaire et celui du Trésor sont largement couverts par le surplus de recettes, voire auquel cas par les fonds accumulés dans la caisse de régulation. À rappeler que les 55 milliards de dollars qui seront mobilisés au cours de ce programme sont destinés à la modernisation des infrastructures (37,3% des crédits), l'agriculture et l'hydraulique (20,2%), l'habitat et le cadre général de vie (15,8%), l'éducation et la formation (12,4%). Il sera financé quasiment sur le budget de l'état. Le plan est destiné à améliorer les conditions de vie de la population et à mettre à niveau l'infrastructure du pays : routes, voies ferrées… Il hérite de programmes du premier plan qui accusent des retards énormes. La question reste de savoir si ce programme en cours sera terminé rapidement et si les nouveaux projets seront achevés dans les délais et dans le respect des coûts ainsi que des normes de qualité. N. R.