Les prix du gaz alternaient en 2020 entre hausse et baisse. Ainsi, au cours du premier semestre, les prix spot européens et asiatiques sont descendus à des niveaux "plancher historiques", alors que pendant les derniers mois de l'année, ils se sont envolés jusqu'à des "niveaux sept fois plus élevés". C'est ce que révèle un rapport publié par Cedigaz, une organisation internationale, spécialisée dans le traitement de données du marché du gaz naturel, du GNL et du gaz non conventionnel. Le document détaille la situation du marché, fournissant des indications chiffrées sur les prix. Le rapport relève qu'au dernier trimestre 2020, les prix internationaux spot du gaz ont poursuivi leur envolée pour dépasser les niveaux de prix de l'année précédente. "Les prix spot asiatiques en particulier ont augmenté de manière impressionnante pour atteindre 12 dollars le million de BTU en fin d'année, leur plus haut niveau depuis six ans", souligne le document. "Ce pic récent et inattendu en Asie s'explique par une forte demande hivernale en Asie du Nord-Est, tandis que du côté de l'offre, plusieurs usines ont rencontré des défaillances, limitant la liquidité disponible. L'hyper-volatilité des prix en 2020 reflète un contexte de profondes incertitudes, tandis que les opérations de trading, d'optimisation et d'arbitrage ont continué de croître", indique le rapport. Aux Etats-Unis, y est-il mentionné, le prix Henry Hub a, également, "augmenté" au dernier trimestre, une tendance qui semble davantage refléter le "rebond des exportations de GNL que l'évolution des fondamentaux" du marché intérieur. Toujours au dernier trimestre, le prix moyen des contrats de long terme de GNL du Japon a "légèrement augmenté, après une baisse régulière débutant au premier trimestre", relève le rapport. Le document explique, par ailleurs, qu'en raison du "décalage de plusieurs mois pris en compte dans les formules de prix indexés, la reprise des prix du pétrole en milieu d'année n'a commencé à se refléter sur le prix des contrats de long terme asiatiques qu'à la fin de l'année". Les prix du GNL indexés sur le prix du pétrole, ajoute-on, ont "légèrement dépassé 6 dollars le million de BTU en décembre. En raison du pic inattendu du prix spot en Asie, la prime du prix du pétrole par rapport au prix spot est devenue négative. En décembre, le prix moyen du GNL indexé était de 33% inférieur au niveau du prix spot asiatique". Le document de Cedigaz fait, par ailleurs, observer qu'étant donné les "tensions sur l'approvisionnement en GNL de l'Asie, de plus en plus de cargaisons ont été détournées du bassin atlantique vers l'Asie, où la forte demande hivernale causée par la chute des températures a fait grimper les prix. La prime du prix spot asiatique par rapport au prix spot européen (TTF) a augmenté à plus de 3,5 dollars le million de BTU en décembre". Le rapport met, également, en évidence les exportations américaines de GNL. Ces dernières, y est-il expliqué, ont "rebondi" depuis août, atteignant leur niveau mensuel "le plus élevé à environ 8 milliards de mètres cubes" en novembre et décembre, contre une moyenne mensuelle de 3 milliards de mètres cubes en été. Le Qatar, qui bénéficie, lui, d'un approvisionnement "flexible" et à "faible coût", a, aussi, "détourné ses exportations de GNL de l'Europe vers l'Asie", y est-il noté. Youcef Salami