Résumé : Nadia ne veut pas s'afficher avec eux. Elle voudrait quitter la région, Anissa lui rappelle que le pays résiste grâce à ses dignes fils. Ils ont le pays dans les tripes et n'hésiteraient pas à mourir pour le sauver. Sa belle-famille venue passer quelques jours avec eux la prie de le convaincre d'abandonner son métier. Ils ne veulent pas le perdre. -Je t'en prie ma fille, tu es la seule qu'il écoutera. Anissa promet de le faire à la première occasion. Fathma change de sujet en parlant de marier ses filles, elle fronce les sourcils. -Elles sont encore jeunes, lui fait-elle remarquer. -Non, il vaut mieux les marier, imagine qu'un jour, elles soient enlevées. Anissa a la chair de poule. -Non, ça n'arrivera pas. C'est calme dans votre région, lui rappelle-t-elle. Et... Vous n'êtes pas seules. Ils ne s'en prendront jamais à vous. -Personne ne peut savoir de quoi sera fait demain, soupire Fathma. Moi, je préfère les voir chez elles, mariées et à l'abri de tout danger que de vivre dans la peur. -Inchallah khir. Il ne faut pas avoir ces pensées, qu'Allah garde le danger loin de nous, souhaite Anissa qui remarque le silence des jeunes filles. Tu sais, ici, les filles de leur âge sont soit au lycée, soit en train d'apprendre un métier. Si tu penses que les filles sont en danger au village, elles peuvent rester ici. C'est aussi leur maison. -Non, je ne peux pas me séparer d'elles. Elles sont grandes maintenant. -Mais même vous, vous pouvez rester vivre ici. Comme ça, vous ne serez pas séparés et vous garderez un œil sur elles. Anissa insiste et a beau expliquer qu'il n'y a pas d'âge pour apprendre un métier, les beaux-parents refusent d'écouter la voix de la raison. Elle attend que son mari rentre pour lui parler des intentions de ses parents. Elle est en train de préparer le dîner lorsqu'il rentre enfin. Il apporte de la viande, des fruits et des viennoiseries. -Tu as tardé, je commençais à m'inquiéter. Qu'est-ce qui t'a retenu ? Nedjmeddine reste évasif. -Il y a eu un cambriolage hier. D'après la description que les victimes ont donnée, on a pu retrouver les voleurs. L'un d'eux est le fils d'un collègue. -Ah ? comment a-t-il réagi ? Qu'avez-vous fait ? Nedjmeddine hausse les épaules. -Le pauvre a fait un pic de tension. Le choc aurait pu le tuer, confie-t-il. Là, il est à l'hôpital, ils l'ont examiné et mis sous traitement. Espérons que cette nuit, il retrouvra son calme. -Le pauvre... Et comment ça va se passer pour lui ? -Il n'y échappera pas à la justice et à la prison, fils de policier ou autre. Ce qu'ils ont fait est impardonnable. En plus de cambrioler, ils avaient des armes blanches sur eux. Si les victimes avaient tenté de résister, cela aurait pu mal finir. J'ignore ce qui les a poussés à agir ainsi, mais ils vont le regretter. Ils vont aller en prison pour un bon bout de temps. -Même le fils de ton collègue ? -Pourquoi y échapperait-il ? Ce n'est pas parce que son père est à la police qu'il peut se permettre de voler, de terroriser des familles, réplique Nedjmeddine, dégoûté. J'ai de la peine, pour son père, pour sa famille, car ils ne méritent pas ce qui leur arrive. Le hic dans tout cela, c'est que le garçon a l'air de quelqu'un de bien... -Comme quoi, on ne peut se fier à personne, à notre époque, lâche-t-elle avant de lui parler des peurs de ses parents. Peut-être qu'à la fin de l'enquête, vous découvrirez qu'ils soutiennent des terroristes ? Nedjmeddine hausse les sourcils. -On finira bien par connaître le fin mot de cette histoire. J'espère pour eux qu'ils n'ont commis que des vols. S'il est établi qu'ils font partie d'un groupe terroriste, ils vont le payer très cher. (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.