Résumé : Lorsque Nedjmeddine revient, il a le visage décomposé et des larmes aux yeux. Anissa panique en voyant la chemise tachée de sang. Anissa croit qu'il a été blessé. Elle est bouleversée en apprenant la mort de Djalil. Elle n'a pas le courage d'apprendre la nouvelle à son amie Sarah. Nedjmeddine est venu la chercher, il a besoin de son soutien. Ils partent assister à l'enterrement. -La vie est injuste. Il aimait tant Sarah. Il ne connaîtra pas la joie de se marier et d'avoir des enfants. Ils lui ont ôté la vie au moment où il y tenait le plus. Je jure de retrouver ces assassins et... La peine et la colère l'étouffent. Il se tait et pleure sans retenue. Anissa pose la main sur son bras, espérant le réconforter un peu. En plus d'être de son village, Djalil était un ami et un collègue. Connu de tous au village, les habitants des hameaux avoisinants sont tous là, pour assister à l'enterrement et soutenir la famille. Anissa a l'impression de vivre un cauchemar. Son oncle, sa tante et Sarah ont aussi fait le déplacement. Sarah est inconsolable, elle se sent responsable de la mort de Djalil. -Si on s'était pas querellés, il n'aurait pas pris la route. Tu te rends compte, c'est à cause de moi qu'il est mort. -Arrête de te culpabiliser. Djalil n'est pas la première victime. Combien de policiers, d'engagés militaires, d'intellectuels tués depuis que ces groupes armés ont pris le maquis ? Chaque jour, il y a des morts, des blessés graves, des filles enlevées à leurs familles. Est-ce que tu en es aussi responsable ? -Non, mais Djalil... Anissa tente de la réconforter, elle sait qu'il en faudra du temps pour que Sarah se remette de la perte de celui qui aurait pu être son mari et le père de ses enfants. -C'est le destin ma sœur, arrête de te torturer. Tu n'y es pour rien. Après l'enterrement, Anissa n'est pas surprise que son oncle prenne Nedjmeddine à part. -Mon fils, on doit y aller, je voudrais que ma nièce rentre avec nous. -Je la ramènerais, promet Nedjmeddine. -Mon grand, elle ne devrait pas être ici, c'est une nouvelle mariée. Ne le prend pas mal, ta famille est éprouvée par la perte de Djalil. Nedjmeddine, on la ramène à la maison et dès que tu le pourras, viens la chercher, dit l'oncle Hamid. Je sais que là, tu voudrais rester avec les membres de sa famille pour les réconforter, et profiter de la tienne aussi. Anissa est épuisée, je l'ai vue de loin, c'est à peine si elle tient debout. Je voudrais qu'on y aille avant la tombée de la nuit. -Vous avez raison, je n'y avais pas pensé. J'avais besoin d'elle... Mais vous avez raison. Ramenez-les à la maison. Nedjmeddine s'en va appeler Anissa et Sarah. Il leur dit quelques mots pour les réconforter avant de les accompagner jusqu'à la voiture. Il leur demande d'être prudents. L'oncle Hamid démarre rapidement. Nedjmeddine les perd vite de vue dans la piste sinueuse qui leur sert de route. Dans la voiture, Anissa garde Sarah contre son épaule, et lui caresse les cheveux. -Prie pour son repos. Arrête de pleurer comme ça, tu vas tomber malade. -Je voudrais mourir... Les jours qui suivent la mort de Djalil sont les plus tristes pour Anissa. Sarah s'est enfermée, tenant à rester seule avec sa peine et ses regrets, Anissa aurait voulu l'aider à traverser cette période de deuil. À la mort de ses parents, elle n'était qu'une enfant, elle n'a pas souffert de leur départ. Son oncle Hamid et sa femme ont toujours fait de leur mieux pour qu'elle ne ressente pas leur absence. Ils n'auraient pas pu faire mieux et plus. Plusieurs jours sont passés, même si elle n'en a pas le cœur, elle doit retourner à Chlef, son absence est injustifiée. Même Nedjmeddine est rentré. Il a repris le service. Dès qu'il l'a appelée, elle a prévenu son oncle de son intention. -Cette maison est toujours la tienne. Nedjmeddine a besoin de se changer les idées pour se remettre de la perte de son ami. Je vais l'inviter à passer le week-end avec nous, propose l'oncle, mais Nedjmeddine refuse gentiment, prétextant avoir beaucoup de travail. -L'invitation me va droit au cœur. Ce sera pour une autre fois. Après demain, je viendrais chercher ma femme. Anissa a préparé toutes ses affaires bien avant son arrivée. De la fenêtre où elle le surveille, le cœur serré, elle le trouve amaigri, des cernes aux yeux. La mort de Djalil les a bien marqués, surtout lui et Sarah.
(À SUIVRE) T. M. [email protected] VOS REACTIONS ET VOS TEMOIGNAGES SONT LES BIENVENUS