Après avoir fait opposition à leur condamnation par défaut en novembre dernier, le cyberjournaliste Saïd Boudour et le lanceur d'alerte Noureddine Tounsi devraient recomparaître le 2 mars prochain devant le tribunal correctionnel de Fellaoucène, a-t-on appris auprès de la défense. Les deux hommes qui avaient été jugés pour menaces et tentative de chantage sur la personne de Kliliche Cheikh, entrepreneur établi à Sénia, ont été condamnés à une année de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA et à verser à la partie civile la somme de 500 000 DA à titre de dommages et intérêts. Lors du procès qui a eu lieu le 27 octobre dernier, le procureur de la République avait requis la peine de deux années de prison ferme et une amende de 100 000 DA, alors que les avocats de la défense n'avaient pas pu plaider en raison de l'absence de leurs mandants : Saïd Boudour ne s'était pas présenté et Noureddine Tounsi n'avait pas été extrait de la prison dans laquelle il se trouve depuis son arrestation le 23 septembre dans le cadre d'un autre dossier. "L'audience aurait dû être ajournée parce que les conditions du déroulement d'un procès équitable n'étaient pas réunies", s'étaient insurgés les avocats qui devaient faire opposition au verdict. Il est utile de rappeler que les faits de cette sombre affaire remontent à octobre 2019, lorsque Saïd Boudour et Noureddine Tounsi ont été arrêtés à la suite d'une plainte pour chantage déposée par Kliliche Cheikh. Déférés devant la justice, les deux hommes avaient été remis en liberté, le magistrat instructeur du tribunal correctionnel de la Cité Djamel (aujourd'hui Fellaoucène) ayant estimé qu'ils présentaient suffisamment de garanties de représentation. Le procureur de la République, qui avait requis leur placement en détention préventive, avait fait appel devant la chambre d'accusation de la cour d'Oran qui, plus tard, avait annulé la décision du magistrat instructeur et ordonné le mandat de dépôt de Saïd Boudour et la mise sous contrôle judiciaire de Noureddine Tounsi.