Programmé pour hier, le procès du cyberjournaliste, Saïd Boudour, et du lanceur d'alertes, Noureddine Tounsi, a été reporté par le tribunal correctionnel de Cité Djamel, à la demande de l'avocat de la défense du lanceur d'alertes. Saïd Boudour et Noureddine Tounsi sont poursuivis pour "menaces et tentative d'extorsion de fonds" dans le cadre d'une affaire de chantage présumée contre un particulier. Saïd Boudour doit, par ailleurs, répondre de l'accusation d'"outrage aux institutions de l'Etat". Pour la défense des deux prévenus, cette affaire a été montée de toutes pièces pour réduire au silence le cyberjournaliste et le lanceur d'alertes qui menacent des intérêts occultes. Le dossier des deux hommes remonte à octobre 2019 lorsqu'ils ont été arrêtés suite à une plainte pour chantage portée par un particulier résidant à Sénia. Déférés devant la justice, le magistrat instructeur du tribunal d'Oran avait décidé de les remettre en liberté durant l'instruction, estimant qu'ils présentaient suffisamment de garanties de représentation. Le procureur de la République a fait appel devant la chambre d'accusation qui a annulé la décision du juge d'instruction et ordonné la mise sous mandat de dépôt de Boudour (mandat jamais exécuté) et la mise sous contrôle judiciaire de Tounsi. En mars 2020, la même chambre a prononcé un non-lieu quant aux chefs d'accusation d'"atteinte au moral des troupes", de "diffamation", d'"atteinte à l'intégrité du territoire national et à l'unité nationale" retenus contre Saïd Boudour, renvoyant ainsi l'affaire devant le tribunal correctionnel.