Systématiquement renvoyés en raison des mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 prises par le ministère de la Justice, les procès des concernés devraient se tenir à partir du 8 septembre. Plus d'une dizaine de hirakistes devront comparaître ce mois de septembre devant le tribunal correctionnel de Cité Djamel ou la cour d'appel d'Oran, a-t-on appris auprès d'un des avocats du Collectif de défense du Hirak. Systématiquement renvoyés en raison des mesures de lutte contre la propagation de la Covid-19 prises par le ministère de la Justice, les procès de Sofiane Aïdouni, Ali Ameziane, Mourad Ikhlef, Amar Naïli, Samir Belkacem, Samir Daïri, Rabah Ameziane, Saïd Boudour, Noureddine Tounsi, Fouzia Argoub, Abdelhadi Abbès et Abderrahmene Affif devraient se tenir à partir du 8 septembre. Sofiane Aïdouni et Ali Ameziane sont poursuivis pour outrage à corps constitués pour avoir brandi, lors d'une marche populaire, un dessin du bédéiste Nime représentant le candidat Tebboune et Ahmed Gaïd Salah. Ils devraient comparaître mardi prochain devant le tribunal de Cité Djamel. Mme Argoub Fouzia, enseignante universitaire, condamnée en première instance, en janvier dernier, à une amende de de 30 000 DA pour avoir brandi une pancarte interpellant des généraux de l'ANP lors d'une manifestation d'octobre 2019, a fait appel du verdict et comparaître devant la cour d'appel d'Oran le 14 septembre. Poursuivis pour "atteinte à l'intégrité du territoire national", accusation adoptée par l'appareil judiciaire pour prohiber le port de l'emblème amazigh, les hirakistes Mourad Ikhlef, Amar Naïli, Samir Belkacem, Samir Daïri et Rabah Ameziane devraient, eux, être jugés le 22 septembre par le même tribunal correctionnel. Le procès du cyber-journaliste et membre de la Ligue algérienne des droits de l'Homme, Saïd Boudour, et du lanceur d'alertes, Noureddine Tounsi, est annoncé pour le mardi 15 septembre au tribunal correctionnel de Cité Djamel. Les deux hommes sont accusés de "menaces et tentative d'extorsion de fonds" dans le cadre d'une affaire de chantage présumée contre un particulier. Saïd Boudour doit, par ailleurs, répondre de l'accusation d'"outrage aux institutions de l'Etat". Pour la défense des deux prévenus, il s'agit d'un dossier monté de toutes pièces pour réduire au silence le cyber-journaliste et le lanceur d'alertes qui menacent des intérêts occultes. Pour rappel, Boudour et Tounsi avaient été interpellés en octobre 2019 et présentés devant le magistrat instructeur du tribunal d'Oran qui avait décidé de les remettre en liberté pour la durée de l'instruction. Le procureur de la République, qui avait requis le placement sous mandat de dépôt, a fait appel devant la chambre d'accusation qui a annulé la décision du juge d'instruction et ordonné l'incarcération de Boudour et la mise sous contrôle judiciaire de Tounsi. En mars 2020, la même chambre a prononcé le non-lieu concernant les chefs d'accusation d'"atteinte au moral des troupes", de "diffamation", d'"atteinte à l'intégrité du territoire national et à l'unité nationale" retenus contre Saïd Boudour, renvoyant ainsi l'affaire devant le tribunal correctionnel.