Prévu pour hier, le prononcé du verdict du procès Saïd Boudour et de Noureddine Tounsi a été ajourné d'une semaine en raison de l'absence du juge, qui n'a pas pu présider l'audience pour cause de maladie, selon le magistrat remplaçant qui a renvoyé tous les dossiers programmés. Le cyberjournaliste et le lanceur d'alerte ont été jugés par défaut le 27 octobre dernier au tribunal Fellaoucène au cours d'une audience très particulière, marquée par l'absence des deux prévenus — Boudour ne s'est pas présenté, tandis que Tounsi, en détention depuis le 23 septembre dans le cadre d'une autre affaire, n'a pas été extrait de sa cellule par le parquet — et l'impossibilité de plaider dans laquelle la défense s'est retrouvée. Résultat, le procureur de la République a requis deux années de prison ferme assortie d'une amende de 100 000 DA, sans que les avocats présents puissent intervenir en faveur de leurs mandants. Rappelons que le 15 septembre le procès avait déjà été reporté en raison de l'absence de Noureddine Tounsi, que le parquet n'avait pas extrait de sa cellule en vue de l'audience. Saïd Boudour et Noureddine Tounsi sont poursuivis pour "menaces et tentative d'extorsion de fonds" dans le cadre d'une affaire de chantage présumée contre un particulier. Boudour doit également répondre d'"outrage aux institutions de l'Etat". En outre, Sofiane Aïdouni et Ali Ameziane, deux hirakistes poursuivis d'outrage à corps constitués, ont été jugés par le même tribunal de Fellaoucène. Le procureur de la République a requis une amende de 50 000 DA, tandis que la défense a plaidé la relaxe.