“Nous ne pouvons en aucun cas tolérer l'existence d'un parti islamiste qui prétendrait détenir l'expression politique de la religion. Ce serait inacceptable et inconstitutionnel”, a déclaré, à l'hebdomadaire Jeune Afrique l'intelligent, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, président du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, au pouvoir actuellement en Mauritanie. “La Mauritanie est un pays à cent pour cent musulman où l'islam appartient à tous et à chacun. Dans ce cadre, nul ne peut s'en arroger le monopole. Nous ne pouvons donc en aucun cas tolérer l'existence d'un parti islamiste qui prétendrait détenir l'expression politique de la religion”, a-t-il martelé, avant d'ajouter : “Ce serait inacceptable et inconstitutionnel.” Quant aux islamistes qui ont opté pour la violence ou qui sont affiliés à une organisation prônant la lutte armée, le colonel Vall dira : “Il est clair que la loi doit s'appliquer.” Tout en soulignant que “c'est une question de sécurité nationale et de respect de nos engagements internationaux en la matière”. Interrogé sur le conflit du Sahara occidental, le chef de l'Etat mauritanien a affirmé que la position de son pays est balisée par la “parfaite conformité avec les décisions internationales” et la “recherche constante d'une solution consensuelle”. Il a assuré, par ailleurs, qu'il ne présentera pas sa candidature aux présidentielles de 2007. Le colonel Ely Ould Mohamed Vall, qui, pour rappel, a renversé le 3 août dernier le régime du colonel Mouawiyya Ould Sidi Ahmed Taya, a été catégorique : “Une chose est sûre : ni moi ni mes collègues du Cmjd n'envisageons une seule seconde de nous éterniser au-delà du délai fixé pour la période transitoire devant aboutir aux présidentielles.” “Ce qui importe aujourd'hui, c'est de fonder un Etat de droit, non un Etat ethnique ou un Etat tribal, mais un véritable Etat de droit au sein duquel chaque citoyen jouira des mêmes droits et aura les mêmes devoirs”, a-t-il conclu. K. A.