Résumé : Une fois à la maison, ses beaux-parents lui apprennent qu'il y a eu un échange de coups de feu. Anissa comprend enfin pourquoi Nedjmeddine était tendu. Elle appelle Nadia qui lui confie qu'il y a eu une tentative de kidnapping. Le soir, Nedjmeddine rentre épuisé et inquiet, il croit que les terroristes sont soutenus par des gens du quartier. -Je te demanderais de ne jamais agir sans me consulter. Tout ce que tu proposais tout à l'heure est passible de prison. Anissa soupire. -Je ne voudrais jamais te mettre dans l'embarras, dit-elle, mais j'avais tellement de peine pour mon amie. C'était l'unique idée qui m'était venue à l'esprit. Je n'y voyais que du feu, j'allais sauver l'honneur de mon amie et j'aurais accueilli un petit ange. Pardonne-moi, je pensais que c'était une bonne idée. -Quelle idée ! N'oublie pas ce que je viens de te dire. À partir de maintenant, tu ne fais rien sans m'en parler avant, insiste-t-il. À partir de demain, quelqu'un t'emmène et te ramène de l'école. -Tu crois vraiment que je suis en danger ? -Toutes les femmes sont condamnées. Nous sommes tous condamnés. -Ne t'inquiète pas pour moi, je serais toujours prudente. La sonnerie du téléphone les interrompt. -Qui pourrait appeler aussi tard ?, l'interroge-t-elle. Nedjmeddine s'empresse d'aller répondre. Il soupire en entendant une voix féminine. On demande après Anissa. -C'est pour toi. Surprise, elle saisit le combiné qu'il lui tend. C'est la mère de Sarah. Anissa a tenté de la joindre auparavant et à chaque fois, on lui a dit qu'elle était encore à l'hôpital. -Elle s'est réveillée ? Est-ce qu'elle a mal ?, lui demande-t-elle. Je regrette de ne pas être restée plus longtemps. Il fallait que je rentre. -Oui ma fille, je comprends. Figure-toi qu'elle n'a pas cessé de te réclamer. Elle parlait aussi de quelqu'un d'autre, je crois que les calmants la faisaient délirer. Elle disait des choses incompréhensibles ! -Oui, c'est sûrement ça. Qu'a dit le chirurgien? -Il a été retenu au bloc opératoire toute la journée. Peut-être qu'on le verra demain. J'ignore si elle tarde à l'hôpital. -Ce qui compte, c'est qu'elle ait été prise en charge à temps. Incha Allah demain, tu la trouveras plus calme, souhaite Anissa. Embrasse-la pour moi. Merci d'avoir appelé pour me donner de ses nouvelles. Lorsqu'Anissa raccroche, elle constate que les sonneries avaient réveillé sa belle-famille. Sa belle-mère, dans le couloir, inquiète, l'interroge. -Ta famille va bien ? Il ne s'est rien passé, j'espère. Pourquoi appeler aussi tard ? -Non, ce n'était pas ma famille, mais la mère de Sarah. Retourne te coucher, bonne nuit. Anissa rejoint Nedjmeddine qui s'est déjà remis au lit. -Le coup de fil a dérangé ta mère, elle trouve qu'il est très tard. -Dans mon village, on dort en même temps que les poules, plaisante-t-il, sans rire. Allez, dors, demain, tu travailles, mais dis-moi que voulait la mère de Sarah ? -Sarah était très agitée et a beaucoup parlé. Heureusement que sa mère n'en a pas profité pour l'interroger, elle lui aurait dit toute la vérité. Mais je pense qu'elle a des doutes, sinon, elle n'aurait pas appelé maintenant. -C'est sûr. Reste à l'écoute de ton amie, lui conseille-t-il, elle aura besoin d'une oreille et d'une épaule sur laquelle pleurer. Elle est en train de vivre de dures épreuves. -Je sais... Elle ne peut que compatir à la douleur de son amie. Elle-même ignore si elle aurait la force de vivre si elle le perdait. Elle s'endort en priant pour que ce jour n'arrive jamais.
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