Résumé : Anissa s'inquiète, Nedjmeddine n'a pas tenté de la joindre. Et s'il décidait de divorcer ? L'ami de Nedjmeddine, Djalil, rentre à l'heure du dîner. Il a passé la journée avec Sarah et son frère. Apparemment, le courant est bien passé entre eux. Anissa regrette son impulsivité. Elle espère beaucoup de choses. Anissa comptait se confier à Djalil, mais ce dernier s'est retiré dans la chambre d'amis, après avoir dîné avec son oncle. Elle est restée dans le salon jusqu'au milieu de la nuit, espérant que Nedjmeddine l'appelle. Elle se met au lit le cœur lourd de regrets. Elle ne parvient pas à dormir de la nuit. Le matin, elle est levée la première et prépare le petit-déjeuner pendant que sa tante réveille les filles et les prépare à aller à l'école. -Bonjour, dit-elle à son oncle lorsqu'il la rejoint. J'espère que tu as bien dormi. -Bien mieux que toi, répond l'oncle Hamid. Tu as des cernes et les sourcils froncés, j'espère que cette nuit blanche t'a été bénéfique et t'a permis de réfléchir. Tu t'es mariée et engagée dans l'enseignement. Il ne reste que quelques semaines pour la fête. Est-ce qu'il y en aura une ?, l'interroge-t-il alors qu'elle lui dépose sa tasse de café. -Je l'ignore, avoue-t-elle, mais on devrait être fixés dans deux ou trois jours. Je passerais à l'aéroport voir Sarah, je t'appellerais si j'ai du nouveau. Elle va aérer sa chambre, puis se prépare à sortir. Son oncle a pris les filles avec lui afin de les déposer à l'école. Elle tombe sur Djalil dans le salon. Sa tante lui a apporté le petit-déjeuner, sur un plateau. -Bon appétit mon fils. Anissa décide de reporter sa sortie. Elle reste pour lui parler de Nedjmeddine. Elle les sait proches et espère qu'il saura lui faire entendre raison. -Je peux comprendre tes peurs. Comme tu peux comprendre les miennes, dit Djalil. Mais notre engagement est à la vie, à la mort. Si vous vous aimez, vous allez dépasser tout cela. Je ne peux pas demander à mon ami d'abandonner alors que je compte reprendre. -En t'exposant au danger, ta famille en souffrira. De nos jours, les prières ne suffisent pas, dit-elle, déçue. -S'il est écrit que je meurs, ça arrivera qu'on le veuille ou pas, qu'on soit engagé ou pas. Si tu tiens vraiment à Nedjmeddine, tu devrais lui apporter l'amour, la paix et ton soutien. Il croyait avoir trouvé ça auprès de toi. Mais je te promets de lui parler quand il viendra me chercher. Pauvre Nedjmeddine ! -Pauvre de moi, oui. Je suis perdue. Dis-moi, Sarah et toi, vous allez vous voir aujourd'hui ? -Non, elle travaille. Son frère va passer me prendre. Il me fait visiter la région. -Profite bien. Anissa prend son sac et va prévenir sa tante qu'elle sortait. -Tu as besoin de quelque chose ? -Il manquera du pain et des fruits... -Je ne tarde pas, promet Anissa avant de partir. Elle éprouve le besoin d'être seule, mais lorsqu'elle tombe sur leur voisine qui termine de balayer devant sa porte. Celle-ci écarquille les yeux de surprise. -Alors comme ça, tu es rentrée, s'écrie Hakima en lui faisant la bise. Allez, viens, entre. On ne va pas discuter sur le palier. Alors ? Comment va Chlef, ma ville natale ? -Comment voudrais-tu qu'elle aille ? Comme bien d'autres régions du pays, elle pleure ses enfants. Ma chère, je ne me vois pas y vivre. -Et ton mariage ? Anissa se confie à elle. Elle lui parle des peurs qui l'habitent. -Je suis rentrée en partie fâchée, car il refuse de m'écouter. Je voudrais qu'il vienne travailler à Oran ou bien qu'il change de métier. Je tremble pour lui plus qu'il ne peut l'imaginer. Hakima la gronde. -Ma grande, ton oncle t'a trop gâtée. Tu ne voudrais pas quitter ta chambre douillette. C'est aux femmes de suivre leurs maris où ils décident de s'installer que ce soit dans sa région natale ou ailleurs, là où ils travaillent. D'un côté, je comprends que tu aies peur, mais tu seras avec un homme, un vrai radjel. Il en faut du courage pour affronter la peur et la mort. Pauvre garçon. Je crois que tu ne le mérites pas...
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