La SG du PT a dénoncé la poursuite des arrestations et du harcèlement judiciaire contre les militants politiques, les journalistes, se demandant comment on peut parler en même temps d'un "Hirak béni". À la veille de la célébration du deuxième anniversaire du Hirak, qui coïncide avec le 22 février, "la question du départ du système reste toujours posée", a déclaré, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), lors d'une intervention vidéo à un an de sa sortie de la prison militaire de Blida, après neuf mois de détention. "Le principal objectif pour lequel des millions de personnes sont sorties dans la rue n'a toujours pas été réalisé", a-t-elle insisté, soulignant que "certes, Abdelaziz Bouteflika et les autres ‘B' sont partis et même le défunt Gaïd Salah n'est plus là. Mais le système demeure". Mme Hanoune a dénoncé la poursuite des arrestations et du harcèlement judiciaire contre les militants politiques, les journalistes, se demandant comment on peut parler en même temps d'un "Hirak béni". "Quand j'ai quitté la prison, j'avais déclaré que ma liberté serait entière lorsque tous les détenus d'opinion seront libérés. En réalité et malheureusement, un mois après avoir quitté la prison, nous sommes tombés dans une souricière, celle du présumé confinement sanitaire", a-t-elle regretté. "C'est quoi ce ‘Hirak béni', alors que les journalistes, les jeunes sont dans les prisons ? C'est quoi cette hypocrisie ?", s'est-elle interrogée, ajoutant que malgré l'arrêt des manifestations à cause de la Covid-19 et des mesures de confinement décidées par les autorités, "le régime vit dans la terreur chaque vendredi". Evoquant la récente affaire Walid Nekkiche, la responsable du PT a dénoncé un "crime", en se demandant : "Comment peut-on emprisonner un étudiant pour avoir participé à une marche et briser sa carrière universitaire." "C'est un crime", a-t-elle répété. "Si le ministre avait donné des instructions fermes, nous n'en serions pas arrivés à cette situation de dégradation physique, y compris morale", s'est-elle exclamée, exigeant que "l'atteinte à l'intégrité physique" des personnes cesse. "Khaled Drareni, un journaliste, est en prison, alors qu'il n'a fait que couvrir les marches. Il est de son droit de manifester, d'exprimer son opinion", a-t-elle ajouté, citant aussi le cas de Mustapha Benjamaa, du journal régional Le Provincial, qu'elle dit être victime de "harcèlement". "L'Algérie est sur un brasier", a-t-elle affirmé, accusant ceux qui gouvernent l'Algérie de regarder ailleurs et d'ignorer les véritables problèmes que vit le citoyen lambda et l'économie. Tout en dénonçant l'abus des détentions préventives contre les détenus d'opinion et d'autres personnalités politiques, économiques, etc., Louisa Hanoune a qualifié celle des anciens ministres de la Culture et de l'Energie, respectivement Khalida Toumi et Youcef Yousfi, d'actes de vengeance. "L'ancienne ministre de la Culture Khalida Toumi ou l'ancien ministre de l'Energie et de l'Industrie Youcef Yousfi sont victimes de décisions de vengeance", a-t-elle estimé. Selon la SG du PT, son arrestation et celle de Khalida Toumi avaient été déjà décidées en 2015, lorsqu'elles ont signé, avec d'autres personnalités, la lettre du "Groupe des 19", adressée à l'ancien président Bouteflika. "Mon interpellation, dans l'affaire de la fameuse réunion de Zéralda, était juste un prétexte, car la décision de m'arrêter remontait à 2015, comme celle de Khalida Toumi. J'ai même entendu que Zohra Drif était visée. Durant ma détention, j'ai entendu parler d'une liste de plus d'une centaine de personnalités politiques, partisanes ou indépendantes, qui étaient ciblées, en leur collant des accusations", a-t-elle indiqué.