Les propriétaires de débits de boissons alcoolisées et de bars-restaurants sont revenus à la charge, hier, à Tizi Ouzou, en organisant un nouveau rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya. Cette nouvelle action est organisée en réaction à la dernière décision du gouvernement de lever la mesure de limitation des activités de certains commerces, à l'exemple des cafés et des restaurants ainsi que des activités liées à l'hôtellerie, mais tout en maintenant la fermeture des débits de boissons alcoolisées et des bars-restaurants dont l'activité a été lourdement impactée par la crise sanitaire. Lors de leur rassemblement, les manifestants ont dénoncé ce qu'ils qualifient désormais de "décision plutôt idéologique que sanitaire", qui porte atteinte à une activité économique légale qui génère, pourtant, de l'argent aux caisses de l'Etat. Pour les manifestants le maintien de la fermeture de leurs établissements est d'autant plus incompréhensible que dans certaines wilayas, à l'exemple d'Alger, des brasseries ont repris leur activité normalement alors qu'à Tizi Ouzou les rares exploitants qui ont ouvert au lendemain du dernier communiqué du gouvernement ont été aussitôt sommés de fermer au risque de se voir infliger des sanctions. "Désormais, on comprend qu'il s'agit plutôt d'un problème idéologique car rien n'explique, à mon avis, que certains walis autorisent la réouverture des bars-restaurants et d'autres non ! Nous sommes pourtant régis par les mêmes lois de la République", s'est indigné M. Aba, propriétaire d'un débit de boissons alcoolisées et représentant de la section UGCAA des exploitants de débits de boissons. "Nous vivons une situation critique à cause de la fermeture de nos commerces depuis 11 mois. Non seulement nous avons des charges à payer, mais nous sommes encore obligés de payer nos impôts", a-t-il encore déploré tout en rappelant que cette catégorie de commerçants a été même exclue de l'aide de l'Etat. De son côté, le coordinateur local de l'UGCAA, Samir Djebbar, a affirmé qu'une fois de plus, le gouvernement avait annoncé de nouvelles mesures notamment, la levée de la mesure de limitation des activités des cafés, des restaurants et des fast-foods à la vente à emporter uniquement mais, encore une fois, les débits de boissons alcoolisées et les bars-restaurants sont exclus de ce déconfinement commercial. "Ces commerçants vivent une situation critique. Le comble, c'est que ces boissons sont vendues au marché noir, parfois même par des mineurs, ce qui est encore plus scandaleux, a déploré Samir Djebbar. "Ils ont créé un commerce informel qui profite juste aux barons", a encore regretté le coordinateur de l'UGCAA, pour qui, cette situation est juste inadmissible. Pour rappel, le wali de Tizi Ouzou a reçu la semaine dernière une délégation de propriétaires de débits de boissons alcoolisées et de bars-restaurants. Une rencontre lors de laquelle il avait rassuré ces commerçants en affirmant avoir saisi, à ce sujet et par écrit, qui de droit. En vain.