Le mouvement veut en faire un moment de mobilisation t de rassemblement des démocrates. La fédération d'Alger du Mouvement démocratique et social (MDS) a organisé ce jeudi, au siège du parti, une soirée consacrée aux “lectures” sur le référendum du 29 septembre dernier, ainsi qu'aux “perspectives d'activité” en prévision du prochain congrès national, programmé à la fin de l'année. Au cours de cette rencontre, à laquelle ont participé des militants et des sympathisants du MDS, des témoignages ont été apportés sur ce qui s'est passé le jour du vote dans plusieurs localités de la capitale et dans certaines régions du pays. Des intervenants ont raconté leur journée du 29 septembre, insistant sur l'indifférence des citoyens par rapport au scrutin, l'inquiétude dans les bureaux de vote et les réactions de gens face au débat à sens unique mené par le pouvoir. Selon eux, Alger et d'autres wilayas, à l'instar de Sétif, Tipasa et Bordj Bou-Arréridj ont connu “un boycott massif et une fraude massive” . Le bourrage des urnes a servi, d'après Yacine Téguia, membre du bureau national et de la fédération d'Alger, “pour relever le taux de participation, car c'était cela l'enjeu de ce référendum”. Pour le responsable du MDS, le pouvoir a enregistré “un double échec”, parce que la charte “ne rassemble pas” et les gouvernants se sont “discrédités” avec les résultats du scrutin. “Maintenant, si nous voulons le changement, ce n'est pas avec les élections”, telles qu'elles se déroulent, a déclaré M. Téguia, avant de noter plus loin que sa formation est la seule à avoir “vraiment fait une campagne de proximité” pour le rejet du référendum. Une campagne qui a eu “certainement un impact”, a-t-il ajouté, en rappelant “la répression” qui s'est abattue sur les militants du MDS, les centaines d'appels téléphoniques reçus au siège du parti et les demandes de gens pour mener campagne aux côtés des militants de cette formation, ainsi que les “quelques adhésions” à Alger. Le responsable du MDS a néanmoins admis que “la mauvaise campagne menée par le pouvoir” et “le rejet du pouvoir” par les Algériens ont également pesé dans la balance du boycott. “Cela repose la question des institutions de l'Etat”, a-t-il soutenu, en laissant clairement entendre qu'à travers le boycott massif, “les Algériens posent aujourd'hui d'autres questions”, d'autant que des “promesses de paix et de développement” leur ont déjà été faites dans un passé récent. Résultat : “Une série de grèves est annoncée” au lendemain du scrutin. Au cours de la rencontre de jeudi, des responsables du MDS ont informé que pendant les 15 jours de campagne de rejet, 3 000 affiches et environ 100 000 tracts ont été diffusés au niveau de la capitale, contre 10 000 affiches et quelque 250 000 tracts à l'échelle nationale. Ils ont en outre rappelé que 3 militants d'Alger, dont Yacine Téguia et deux étudiants, passeront demain devant le juge d'instruction, qu'un militant de Constantine se présentera le même jour devant le juge d'instruction et qu'un autre, à Mascara, se présentera en décembre prochain devant la justice. Pour ce qui est des perspectives, un certain nombre de thèmes devront être discutés au cours de ce mois de Ramadhan, des thèmes portant sur “l'hybridité” de l'Etat, les aspects économiques et sociaux, les questions internationales, la conscience de la société, etc. Parallèlement au programme de rencontres-débats et d'activités culturelles, la fédération d'Alger du MDS compte s'investir dans la campagne nationale “pour le rejet des résultats du référendum”. La demande de l'annulation de ces résultats, qui s'inscrit dans “le prolongement” du travail de disqualification du pouvoir et de la “campagne unilatérale en faveur du oui”, sera pour le mouvement “un moyen de mobilisation et de rassemblement des démocrates”. HAFIDA AMEYAR