Dans une missive adressée, hier, au président de l'Assemblée populaire de la wilaya (P/APW) de Béjaïa, le groupe d'élus RCD demande la tenue d'une session extraordinaire afin de "trouver ensemble une solution et surtout situer les responsabilités quant à une situation sociéconomique qui n'arrête pas de se dégrader". "Notre wilaya subit depuis plusieurs décennies un blocage économique sévère digne d'un embargo de la part du pouvoir central avec la complicité de ses représentants au niveau local", notent les signataires de ladite correspondance, estimant que "tous les secteurs stratégiques et créateurs de richesses sont en stase, hormis la réalisation de prisons de brigades et autres casernes". Evoquant certains projets structurants bloqués ou gelés ces dernières années, les élus RCD à l'APW de Béjaïa déplorent que "les axes censés développer notre wilaya subissent une vendetta politique des plus claires", citant, à titre d'exemple, la dernière section de la pénétrante autoroutière devant relier Oued Ghir au port de Béjaïa "bloquée faute d'argent", les zones industrielles prévues à Fenaïa (El-Kseur), à Seddouk et à Boudjellil, lesquelles sont dans "un état d'arrêt inexpliqué et qui défie toute logique économique". Ils dénoncent, en outre, le retard flagrant qu'accuse le lancement du projet du centre anti-cancer d'Amizour qui, selon eux, patine à cause d'une opposition inexpliquée, alors que les zones d'expansion touristique et le tourisme de montagne "sont des points qui n'intéressent aucun responsable", semble-t-il. Le "très faible" quota de logements sociaux et de ceux destinés aux zones rurales (Fonal) par rapport aux besoins exprimés, le retard pris dans la mise en service des nouvelles structures sanitaires implantées à Souk El-Tenine, à Oued-Ghir et à Tazmalt, en dépit des promesses de la wilaya, ont été également soulevés par les représentants du RCD à l'APW de Béjaïa. Ces derniers regrettent, par ailleurs, que "le tracé du chemin de fer qui date de 1889 demeure le même à ce jour et n'a connu aucune modification, hormis un projet de dédoublement de la voie qui doit dormir au fond d'un tiroir d'une quelconque administration centrale". Enfin, les élus du RCD pointent le phénomène de fermeture des routes qui devient récurrent à Béjaïa, "lequel fait souffrir et pénalise les citoyens, tout en faisant les affaires de quelques populistes et d'agents systémiques". La requête du groupe d'élus du RCD à l'APW de Béjaïa risque, encore une fois, de tomber dans l'oreille d'un sourd, puisque la demande qu'il avait formulée, en octobre 2000, suggérant la tenue d'une session extraordinaire de la même assemblée pour discuter de la situation des libertés dans la wilaya, est restée lettre morte. Le P/APW de Béjaïa, Mehenni Haddadou, d'obédience FFS, n'a pas répondu à l'appel lancé par ses camarades du RCD qui voulaient demander au wali des explications sur la campagne d'arrestations et de condamnations d'activistes du Hirak.