Hier, le procès du hirakiste et greffier de la cour d'Oran, Belkacem Maza, a, une nouvelle fois, été reporté par le juge de la section 2 du tribunal correctionnel de Fellaoucène (anciennement Cité Djamel) qui n'a pas jugé utile de motiver l'ajournement. "Une fois établie la profession de greffier de notre client, le juge a renvoyé le dossier au 21 mars", ont indiqué les avocats de la défense en soulignant l'irrégularité de la procédure. "Ce n'est pas normal qu'un procès soit reporté ainsi sans motif", s'est inquiétée Me Fatima Zohra Meziane. Poursuivi pour attroupement non armé, outrage à corps constitués et discrédit de décisions juridictionnelles, Belkacem Maza a fait l'objet d'une suspension conservatoire, le 17 septembre 2020, avec une retenue de la moitié de son salaire. La raison ? "Mon implication dans le Hirak et mon combat pour les droits de l'Homme et les droits des travailleurs", explique-t-il avec conviction en indiquant que son activisme lui avait déjà valu d'être suspendu de ses fonctions en 2012 lorsqu'il officiait au tribunal de Bordj Bou-Arréridj. Sa participation à la création de la Fédération nationale du secteur de la justice, organisation affiliée au syndicat autonome Snapap, n'a pas agréé les autorités qui l'ont ainsi sanctionné au même titre que de nombreux autres auxiliaires de justice. "Ma suspension a été arbitraire, je ne suis même pas passé en conseil de discipline", dit-il en rappelant que son organisation syndicale a multiplié les démarches auprès des instances nationales et internationales, notamment le Bureau international du travail, en vain. Deux années plus tard, Belkacem Maza passera en conseil de discipline qui décidera de le réintégrer au tribunal de Mansoura, une commune de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Il y passera deux années avant d'être muté à la cour d'Oran. Désormais militant de la Laddh et membre actif du Hirak, Belkacem Maza a été interpellé à plusieurs reprises, les deux dernières en date remontant au lundi 22 février, à l'occasion de la commémoration de l'An 2 du soulèvement populaire, et à vendredi dernier, lorsque des dizaines d'Oranais ont été violemment arrêtés. "Lorsque l'on m'a signifié ma suspension en septembre dernier, je n'ai même pas eu droit à une justification", assure-t-il pour souligner "l'arbitraire qui le frappe depuis bientôt six mois". À moins d'un énième report, le procès du greffier de la cour d'Oran devrait normalement se dérouler le 21 mars prochain.