Situé à 4 km uniquement du chef-lieu de la commune d'El-Karimia au sud-est de la ville de Chlef, le douar d'El-Berarcha, dont le nombre d'habitants augmente sensiblement d'année en année, souffre d'un manque cruel notamment en matière de développement local. "Ne vous étonnez pas si on vous dit que notre douar ne porte que le nom !", lancent d'emblée de nombreux citoyens rassemblés devant l'entrée principale du douar. Pour ces derniers, El-Berarcha a toujours été victime d'une marginalisation caractérisée, et craignent qu'il ne le resterait pour longtemps. "Ce n'est pas aujourd'hui que nos élus locaux à El-Karimia vont subitement se secouer pour prendre en charge nos préoccupations. Cela fait des décennies que nous endurons une situation faite de misère, et la nouvelle et jeune génération a quitté le douar pour aller s'installer ailleurs", relève Mohamed El-Hadj un octogénaire autour duquel se sont rassemblés les villageois. Ces derniers, considérés toujours comme des représentants des habitants d'El-Berarcha, s'offusquent des perturbations fréquentes dans l'alimentation en eau portable. D'après leurs dires, l'eau ne coule que rarement dans les robinent de leurs foyers. Et face à cette situation qu'ils qualifient d'alarmante et qui dure depuis des années, les représentants des habitants ont assuré qu'ils sont obligés d'acheter l'eau chez des revendeurs bien qu'ils ignorent totalement son origine. Le raccordement au réseau de gaz naturel est un rêve que les habitants d'El-Berarcha attendent depuis l'indépendance du pays. "Nous souffrons durement de la pénurie des bonbonnes de gaz butane qui se raréfient à chaque fois que la période du froid cruel arrive. La seule solution pour nous est la réalisation dans notre douar à l'instar de ceux qui nous entourent, d'un réseau de gaz naturel. Toutes les promesses qui nous ont été avancées à plusieurs reprises par les autorités compétentes n'ont jamais été concrétisées sur le terrain", regrettent-ils. Mais ce qui empoisonne le plus la vie quotidienne de chacune des familles dans ce douar reste, selon leurs témoignages, l'inexistence totale du réseau d'assainissement."En l'absence de ce réseau, nous sommes contraints de réaliser anarchiquement et avec les moyens du bord des fosses communes qui nous causent, toutefois, un grand souci. Odeurs fétides et insupportables, bestioles nuisibles qui envahissent même l'intérieur de nos foyers, et les maladies qui touchent les enfants et les personnes âgées restent parmi les regrettables conséquences de l'utilisation de ces fosses communes", énumèrent les représentants des villageois, avant de s'exclamer : "Que les pouvoirs prennent enfin notre sos en considération !".