L'opération intervient au 5e jour de la fermeture de la RN24 par les habitants des villages de Boulimat et Saket qui exigeaient des pouvoirs publics le démantèlement de tous les bars et de toutes les discothèques, exploités illégalement. Au lendemain du vaste coup de filet des gendarmes contre les bars et cabarets clandestins situés dans la station balnéaire de Boulimat, le commandant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Béjaïa, le lieutenant-colonel Kada Miloud Chokremama, a animé, hier après-midi, un point de presse au siège de son institution, pour donner les premiers éléments d'information relatifs à cette opération de démantèlement de lieux de débauche et de trafic de drogue. Une opération de grande envergure qui intervient au 5e jour de la fermeture de la RN24 par les habitants des villages de Boulimat et Saket qui exigent des pouvoirs publics le démantèlement de tous les bars et de toutes les discothèques exploités "illicitement", au niveau de cette zone touristique de la côte ouest béjaouie. Selon le conférencier, pas moins de 52 personnes dont 35 filles, ont été arrêtées dans les neuf cabarets "clandestins" ayant fait l'objet d'opérations de perquisition menées sur instruction du commandement régional de la Gendarmerie nationale et des autorités judiciaires de la wilaya de Béjaïa. À noter qu'aucun patron ou gérant de ces commerces informels, ne figure parmi les 52 individus arrêtés à l'issue de cette descente des gendarmes, puisque tous les tenanciers de ces établissements clandestins avaient déjà déserté les lieux suite à l'action de protestation engagée par les riverains. Néanmoins, le lieutenant-colonel Chokremama assurera que tous les exploitants de ces commerces illicites sont identifiés et feront l'objet de poursuites judiciaires. L'orateur fera savoir, en outre, que cette opération s'est également soldée par la saisie d'un lot de matériel de musique, des armes à feu de catégorie 5, de psychotropes, d'importantes quantités de boissons alcoolisées et de sommes faramineuses d'argent en espèces, sans pour autant donner plus de détails, secret de l'instruction oblige. Pilotée par le chef du groupement de Gendarmerie nationale de Béjaïa, cette vaste opération coup-de-poing a nécessité la mobilisation de gros moyens humains et matériels, dont des centaines de gendarmes issus des différentes unités opérationnelles de la wilaya, notamment les éléments du Groupe d'intervention rapide (GIR) et ceux de la Section de sécurité et d'intervention (SSI). Selon le premier responsable de la gendarmerie à Béjaïa, des opérations similaires visant à "nettoyer" tout le territoire de la wilaya de ces repaires de fléaux sociaux, ne sont pas à exclure, tant que les citoyens de la région se plaindront des désagréments qu'ils subissent dans leur vie quotidienne. À noter que cette intervention musclée des forces de la Gendarmerie nationale au niveau de la station balnéaire de Boulimat a été saluée par les habitants de la région qui ont aussitôt libéré la chaussée, lundi matin, après cinq jours de blocage de la circulation automobile sur l'axe routier reliant la ville des Hammadites à Azeffoun via le littoral. Les citoyens protestataires qui se sont mobilisés contre la prolifération de ces fléaux sociaux dans la localité de Boulimat, avaient tenu à dénoncer, à travers des vidéos relayées sur les réseaux sociaux, le laxisme des autorités de la wilaya qui, soutiennent-ils, n'a pas manqué d'engendrer un climat d'anarchie et d'insécurité au niveau de leur village qui semble devenir ces dernières années, une plaque tournante du banditisme et du tourisme sexuel. Par ailleurs, ils pointent du doigt également la mafia du foncier qui a accaparé une bonne partie du domaine public maritime de la côte ouest de Béjaïa, sous le regard "complice" des responsables qui se sont succédé à la tête de leur wilaya.