À l'instar des autres wilayas, Jijel ne déroge pas à la règle des pénuries et de la flambée des produits de première nécessité. En crise, la filière avicole n'offre plus au consommateur du poulet à bas prix. "De plus en plus d'aviculteurs quittent cette filière, ils ne sont plus capables de suivre le rythme de la hausse de l'aliment de la volaille", confie une source bien introduite dans le circuit avicole. Cette crise n'a pas été sans conséquences sur le consommateur qui se retrouve face à un renchérissement du prix du poulet ayant atteint 460 DA le kilo, avant de se stabiliser, ces derniers jours, à 390 DA. Le citoyen n'est pas au bout de ses peines quand il doit jouer des coudes pour s'offrir un litre d'huile de table. "D'où elle l'a ramené ?" est la question qui vient à l'esprit à la vue de toute personne avec un bidon d'huile. Comble de l'ironie, des commerçants vendent ce produit à leurs clients en cachette, quand ils parviennent à le trouver chez les grossistes. "Je ne vends plus l'huile, je ne la ramène pas", lance sèchement un grossiste, interrogé sur le manque de ce produit avant de se lancer dans une explication des péripéties pour la facturation de ce produit. Pour lui, l'huile ne manque pas, mais c'est un problème de factures qui complique son circuit de distribution. Et des stocks d'huile sont signalés dans des hangars que des spéculateurs tiennent, attendant le jour J pour les faire sortir. Pour les plus initiés à ce genre de pratiques, le mois de Ramadhan est le rendez-vous le plus indiqué pour ce déstockage. Mais à quel prix sera vendue l'huile une fois sortie de ces hangars ? Telle est la question qui s'impose, alors que le citoyen continue à courir dans toutes les directions pour tenter de se procurer un bidon d'huile. Les tentatives de joindre le directeur du commerce se sont avérées vaines. Pendant ce temps, le consommateur est contraint de faire face à une flambée des produits de large consommation, à commencer par les fruits et légumes, de plus en plus chers. La viande blanche tend à rejoindre les produits inabordables pour les bas revenus ; la sardine, introuvable, est encore plus chère avec un prix dépassant 900 DA le kilo. Face au renchérissement des prix de ces produits jadis abordables, le lait en sachet s'est raréfié, et en trouver est devenu presque mission impossible. Devant les épiceries qui le distribuent, de longues files d'attente se forment dès les premières heures de la matinée dans l'espoir de mettre la main sur un sachet. Certains distributeurs recourent à la vente concomitante en vendant deux sachets de lait subventionné avec du lait de vache en sachet au prix de 60 DA. Cette pratique illégale régule pourtant un marché soumis aux caprices des pénuries de ce produit et à la cupidité de certains distributeurs.