Le maire de la commune de Tamanrasset, Cheikh Badi, a annoncé, mardi 23 mars, la "fermeture provisoire" de l'abattoir municipal. Cette décision serait motivée par l'accablant rapport de la dernière visite du wali de Tamanrasset, Mustapha Guerriche, à ce lieu qui se trouve depuis des lustres dans une situation déplorable. Les manquements aux normes d'abattage d'animaux et l'absence quasi-totale des conditions d'hygiène ont été pour beaucoup dans cette décision de fermeture qui n'a pas manqué de susciter colère et mécontentement des bouchers de la région. "Certes, la décision du P/APC n'est pas à contester, car il est temps de mettre le holà à l'épouvantable situation dans laquelle se trouvait l'abattoir communal. Mais il fallait au moins prévoir une solution alternative pour éviter le foisonnement de l'abattage sauvage. La vie du consommateur est mise en péril, notamment en cette période coïncidant avec le début des chaleurs. En dehors de cet unique abattoir, c'est l'anarchie totale. Le cheptel est immolé dans des conditions encore plus terribles. Ce qui n'est pas sans porter atteinte à la salubrité et la santé publiques", a mis en garde un fournisseur de viande rouge. Parlant sous le couvert de l'anonymat, ce dernier s'inquiète du sort de cette filière pendant la période de fermeture qui ne sert aucunement d'alibi pour justifier "la vente d'une marchandise non soumise préalablement au contrôle sanitaire". Pour sa part, le P/APC de Tamanrasset a tenu à assurer que la durée de cette fermeture ne devra pas dépasser 10 jours, le temps de terminer les travaux engagés dans le cadre de la réhabilitation de l'abattoir en question afin qu'il soit mis au diapason des exigences et normes requises. La réhabilitation, pour laquelle une enveloppe financière d'un peu plus de 7 millions de dinars a été allouée, "intervient en prévision du mois de Ramadhan et dans le cadre de la nouvelle feuille de route du gouvernement qui aura autorisé des wilayas du grand Sud à approvisionner le marché national en viande rouge. On doit donc être à la hauteur de ce défi", a expliqué M. Badi, en faisant part d'une autre somme de 3 millions de dinars destinée à la réhabilitation et à l'équipement de trois chambres froides pour les besoins de stockage et de conditionnement des viandes devant être soumises au contrôle vétérinaire avant leur mise en vente. À la question sur la désignation d'un éventuel endroit pour l'abattage provisoire durant cette période transitoire, le P/APC confirme les propos des professionnels, particulièrement des opposants à la fermeture de l'abattoir municipal qui semblent être livrés à eux-mêmes en l'absence de palliatifs à leur préoccupation. Toutefois, il assure de l'ouverture du bureau chargé des contrôles et des inspections sanitaires au niveau de l'abattoir. Cette information a été vite démentie par un vétérinaire qui attend, lui aussi, que les autorités dégagent un endroit approprié pour l'exercice de son travail, conformément aux conditions édictées par la loi. "Il n'existe pas un autre abattoir à Tamanrasset. Notre bureau est donc fermé jusqu'à nouvel ordre. Pour l'instant, on ne peut rien faire", a-t-il affirmé.