19 circulaires viennent d'être signées pour faciliter l'intégration des émigrés dans leurs pays d'accueil et leur séjour en Algérie. Très souvent, les représentations diplomatiques à l'étranger sont stigmatisées pour leur immobilisme et leur indifférence face à la détresse de compatriotes en difficulté. Afin de redorer leur blason, le ministère des Affaires étrangères vient de prendre une série de mesures renforçant leurs prérogatives en matière d'aide et de soutien aux Algériens établis dans leurs postes respectifs. Fruit d'un colloque des consuls, qui a eu lieu en décembre dernier à Alger, ces dispositions se sont matérialisées sous forme de circulaires, 19 au total qui comportent de nombreuses facilitations sur autant de questions que la délivrance des documents d'état civil, la kafala, le Service national, le rapatriement des dépouilles… “L'objectif principal est d'aider les Algériens établis à l'étranger dans leurs efforts d'intégration dans les sociétés dans lesquelles ils vivent et faciliter leurs séjours au pays”, affirme M. Maghar, directeur général des affaires consulaires au département des affaires étrangères. Au cours d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège du ministère, il a avec le directeur chargé de la protection des Algériens à l'étranger, M. Hacène, fait l'ennonçé des 19 circulaires en mettant l'accent sur une prise en charge effective et sérieuse des requêtes et des besoins exprimés. Faisant entorse à la réglementation en cours, il a été par exemple décidé de dispenser les enfants en voyage avec leurs mères d'une autorisation paternelle. Afin de contenir le pouvoir abusif du père, les pouvoirs publics ont par ailleurs instruit les postes consulaires de la nécessité de veiller à ce que les documents de voyage de l'épouse et des enfants ne soient pas confisqués. Ceux-ci ne doivent plus, comme à l'accoutumée être enlevés à leurs propriétaires par les autorités du pays d'accueil, sous quelque prétexte que ce soit. S'agissant d'un autre volet relatif à l'adoption (la kafala), il a été ainsi convenu de simplifier la procédure et de raccourcir les délais en les ramenant à six mois au lieu de deux ans. Se risquant dans l'imbroglio du mariage mixte, les autorités s'engagent à apporter leur soutien au conjoint de nationalité algérienne en lui assurant le droit de visite et en l'aidant à obtenir le visa d'entrée dans le pays où séjourne ses enfants. Sur un autre chapitre, à savoir la dispense des jeunes du Service national, une convention vient d'être signée entre les ministères des Affaires étrangères et la Défense nationale afin de résoudre les cas encore en suspens. Depuis quelque temps, les jeunes Algériens qui ne se sont pas acquittés du Service national, qu'ils soient résidents à l'étranger ou pas, ne sont plus soumis à l'obligation de présenter un sursis, ont rappelé les orateurs. En terme d'héritage de biens relevant d'un émigré, il a été convenu de mettre à contribution les services des APC afin de faciliter les liquidations de succession avant prescription. Au sujet du rapatriement des dépouilles, les banques et les sociétés d'assurance ont été mises à contribution afin de proposer aux personnes intéressées des assurances obsèques. Jusque- là, les frais de rapatriement des personnes décédées et sans ressources sont le fruit d'une quête, a assuré M. Maghar. S'agissant du traitement réservé aux Algériens détenus dans les prisons étrangères, même si le département des affaires étrangères déplore les difficultés à obtenir des informations à leur sujet, notamment ceux relevant du crime terroriste, il dit veiller dans la mesure du possible à ce que leurs conditions de détention soient respectables. Pour autant, sur le dossier brûlant des Algériens détenus à Guantanamo, le département de Belkhadem observe un mutisme énigmatique. Hier encore, les animateurs de la conférence de presse ont déclaré ne pas détenir d'informations sur ce sujet. Ils ne savent pas non plus combien d'Algériens sont détenus à l'étranger. Le seul chiffre à leur disposition concerne le nombre des ressortissants immatriculés dans les différents postes consulaires : deux millions approximativement. S. L.