Le ministre de l'enseignement supérieur s'est engagé à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et l'intégrité des campus. Mise à l'index en raison de ses accointances avec le Mouvement de la société pour la paix de Mahfoud Nahnah et ses velléités de mise au pas de l'expression libre sur les campus, l'Union générale des étudiants libres (UGEL) est au banc des accusés. Dans un entretien à la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia, a déclaré que cette organisation est à l'origine de beaucoup de dérapages qui la mettent en contradiction avec la loi. “J'ai convoqué un certain nombre d'organisations dont celle-ci, en leur disant attention, vous êtes sur la mauvaise voie”, a-t-il affirmé. S'élevant contre la prise en otage de l'université et l'utilisation des difficultés des étudiants à des fins de subversion et de manipulation, l'invité de la Chaîne III a révélé que son département, n'a même pas besoin d'initier une enquête pour confirmer l'implication de l'UGEL dans une vaste entreprise de déstabilisation des campus. À ce titre, il a confié que, dorénavant, toute organisation irrespectueuse de la loi en subira les conséquences. M Harraoubia ira-t-il jusqu'à demander l'interdiction de l'UGEL ? “Je suis disposé à prendre toutes les mesures pour assurer la sécurité et l'intégrité des campus”, a-t-il dit. Tiendra-t-il son engagement ? Dans les campus, la violence qui a atteint son paroxysme, mercredi dernier, avec l'assassinat d'un étudiant à l'université de Tlemcen appelle, en effet, à des solutions radicales. Pour l'heure, malheureusement, les pouvoirs publics se sont rabattus sur des demi-mesures qui n'ont rien changé à la situation. Il y a quelques semaines, le département de l'Enseignement supérieur a procédé au remplacement du directeur de l'Office national des œuvres universitaires (Onou). En vain, impuissants et quelquefois complaisants, les directeurs des cités U assistent, impassibles, à la dégénérescence des résidences. Il y a quelques mois, un ex-directeur de l'Onou a été, sous l'instigation des militants de l'UGEL, séquestré dans son bureau. Durant le précédent ramadhan, ces derniers ont dirigé une descente punitive dans une salle de gala de la résidence de Bouraoui, à El-Harrach où des étudiants tenaient un concert. Désarmé, le responsable du centre n'a pu faire grand-chose contre les coupables. Depuis, les campus font régulièrement l'objet d'assauts violents, sans qu'une décision soit prise pour extirper le mal. Hier, dans un communiqué à la presse, un syndicat estudiantin, l'Organisation nationale de solidarité estudiantine (ONSE) a appelé à faire preuve de sagesse et à faire valoir le dialogue. Le ministre le préconise aussi. Mais après ? S. L.