Le P/APW a annoncé la mise sur pied d'une cellule de crise de son assemblée, composée de 5 membres, pour "le suivi et l'évaluation de la situation après le tremblement de terre". Les travaux de la session extraordinaire de l'APW de Béjaïa, laissée ouverte depuis mercredi dernier, ont repris hier. Une session extraordinaire consacrée exclusivement à la situation engendrée par le séisme du jeudi 18 mars dernier, et en l'absence du wali représenté par son secrétaire général. Une absence du chef de l'exécutif qui a provoqué la furie des élus de l'assemblée, et le président de l'APW, Mehenni Haddadou, a donné le "la" dans son allocution d'ouverture de la session. "L'absence du wali est un mépris à l'égard de notre assemblée et une fuite devant sa gestion chaotique de la situation provoquée par le séisme qui a frappé notre wilaya. Les élus de la wilaya de Béjaïa ne sont pas des élus de la 'chkara' et personne ne fera taire leur voix", a déclaré d'une voix tonitruante le P/APW avant de dénoncer "la démission de l'Etat face au sinistre des familles impactées par le séisme". Puis, le P/APW a annoncé la mise sur pied d'une cellule de crise de son assemblée, composée de 5 membres, pour "le suivi et l'évaluation de la situation après le tremblement de terre". Une cellule de crise soumise au vote et approuvée à l'unanimité par les élus APW. Avant d'ouvrir les débats, un élu de la liste indépendante (Ensemble construisons l'avenir, UDS), Zahir Attouche, a lu une déclaration incendiaire au nom de l'APW. Avant de dénoncer dans leur déclaration "avec la plus grande fermeté l'immobilisme et le mépris affichés à l'égard de notre wilaya", l'assemblée a tenu à relever que "11 jours après le séisme de magnitude 6 sur l'échelle de Richter qui a touché notre wilaya et après des visites en cascade de délégations ministérielles, les pouvoirs publics n'ont pas daigné déclarer les localités impactées par le tremblement de terre de zones sinistrées. Pis encore, un Conseil des ministres passe sous silence cette catastrophe", souligne de prime abord la déclaration de l'APW. Les rédacteurs de la déclaration se demandent "comment expliquer que des familles sont laissées-pour-compte jusqu'à cet instant sans aucune assistance et que des équipements publics nécessitant des confortements ne sont pas encore pris en charge". Ainsi, les élus APW mettent "en garde les autorités, à leur tête le wali, contre les décisions populistes par la réouverture des établissements recevant le public sans réunir les conditions appropriées exposant ainsi la vie de nos concitoyens et particulièrement nos enfants au danger". Devant cet état de fait, les élus APW tiennent "à assurer notre population que nous demeurons engagés et mobilisés, plus que jamais, pour exiger et arracher un plan spécifique d'urgence pour notre région" et "déclarer solennellement et symboliquement la wilaya de Béjaïa zone sinistrée et exige des décideurs le déclenchement d'un plan Orsec". Dans les débats, les élus n'ont pas été du tout tendres dans leurs interventions respectives avec les pouvoirs publics dont le wali en se posant la question : "Où est la responsabilité de l'Etat ?" Un élu, le rapporteur de la déclaration de l'APW, a proposé de "réunir l'ensemble des représentants des cités sinistrées pour tracer un plan d'action", "réunir tous les maires pour traiter des questions d'urgence" et "tenir une conférence de presse pour apporter des contradictions à la gestion chaotique de la situation par les pouvoirs publics". Par ailleurs, interrogé par le P/APW sur le classement de certaines localités comme zones sinistrées, le SG de wilaya a répondu que "le CTC poursuit son travail et il faut un rapport circonstancié pour qu'un arrêté interministériel, l'Intérieur et les Finances, soit signé" avant de signaler que, jusqu'à hier, le nombre d'habitations et d'équipements expertisés par le CTC, est de 4 104 constructions, dont 115 classées rouge entre habitations individuelles, logements collectifs et autres. Il y a lieu de signaler qu'hier, huit autres familles sinistrées ont été relogées après les 12 relogées avant-hier.