Réuni le 24 mars dernier, le conseil de wilaya du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation) à Béjaïa a rendu publique une déclaration, à travers laquelle il brosse un tableau noir de la situation sociale. Le Satef dénonce et s'insurge à la fois contre "les politiques antisociales mises en œuvre par le pouvoir en place". Des politiques sociales, estiment les rédacteurs de la déclaration, "désastreuses" et qui sont "les conséquences de la loi de finances 2021, car les produits de large consommation ont connu une augmentation faramineuse, d'où l'accroissement de la misère d'un grand nombre de familles algériennes". "Le pouvoir d'achat étant en chute vertigineuse, la situation sociale est devenue catastrophique. Les familles des travailleurs vivent dans le désarroi total", lit-on dans la déclaration dudit syndicat. Ne se contentant pas de dénoncer les politiques antisociales du pouvoir en place, le Satef dénonce, dans la foulée, "le musèlement des libertés démocratiques qui génère des arrestations et des emprisonnements" dans les rangs du mouvement populaire du 22 Février 2019 après la reprise de ses marches. "La reprise des marches et des rassemblements de la révolution populaire du 22 Février 2019 sont des solutions salvatrices, afin d'arracher les revendications, tant exprimées par le peuple algérien dont le Satef est partie prenante des luttes", soutient-on dans ladite déclaration, avant de revenir sur la gestion par les pouvoirs publics de l'après-séisme qui a secoué la wilaya de Béjaïa le 18 mars dernier et qui a causé "d'importants dégâts matériels". Ainsi, le Satef de Béjaïa "dénonce énergiquement le black-out officiel qui frappe notre wilaya en un si grave moment". Le Satef revendique la proclamation de l'état de "zone sinistrée" de la wilaya de Béjaïa avec effet immédiat sur la prise en charge adéquate des élèves scolarisés, particulièrement ceux des classes d'examen, et le relogement urgent des familles sinistrées. Sur un autre volet, le conseil de wilaya du Satef de Béjaïa s'est déclaré "non concerné par le simulacre de renouvellement des conseils de wilaya des œuvres sociales de l'éducation nationale", tout en appelant les travailleurs du secteur à "rejeter ce renouvellement et à ne pas participer, ni de près ni de loin, à cette opération". Le même syndicat estime que "l'urgence est de régulariser les arriérés salariaux, les situations financières pendantes, les situations administratives en instance, l'intégration des enseignants contractuels, de ceux de l'Anem, DAS, l'application du décret 14-266 et la révision du statut particulier de l'éducation nationale avec l'intégration des ouvriers professionnels (OP) et corps communs (CC)". Devant cette situation sociale "inquiétante", le Satef appelle "tous les travailleurs et les militants politiques épris de justice sociale" à prendre part au rassemblement prévu mardi 6 avril devant le siège de la wilaya. "Il s'agit d'une première action de rue contre les politiques sociales du pouvoir", estime-t-on.