Après une longue trêve en raison de la crise sanitaire induite par la Covid-19, le Syndicat autonome de l'éducation et de la formation (Satef) a décidé de réinvestir le terrain de la protesta à travers un rassemblement de travailleurs programmé pour mardi prochain avec comme mots d'ordre «le ras-le-bol de la base syndicale, le silence réservé aux revendications socioprofessionnelles, particulièrement l'augmentation des salaires de 100% et les atteintes incessantes et répétées aux libertés démocratiques», lit-on dans une déclaration sanctionnant les travaux de son conseil de wilaya tenu le 24 mars passé. Pointant du doigt ce qu'il qualifie « de politiques d'appauvrissement de leurs familles, d'exclusion des travailleurs, et de l'érosion de leur pouvoir d'achat», le conseil de wilaya du Satef exige entre autres, «la régularisation des arriérés de salaires des titulaires, des situations administratives et financières pendantes, les salaires des enseignants contractuels, le règlement des conflits collectifs posés, l'intégration des enseignants contractuels, les titulaires des contrats de l'Anem et de la Direction de l'action sociale (DAS)...». Tout en exprimant leur solidarité avec les travailleurs de Numilog, les syndicalistes ont réclamé la prise en charge des familles sinistrées et des infrastructures endommagées par le puissant séisme qui a frappé la région. Tout en l'évoquant, les protestataires s'élèvent énergiquement contre « le black-out officiel qui frappe notre wilaya en un si grave moment », le syndicat revendique la proclamation par l'Etat de la wilaya comme «zone sinistrée», avec effet immédiat sur la prise en charge adéquate des élèves scolarisés, particulièrement ceux des classes d'examen, et le relogement urgent des familles. «Au lieu de répondre aux doléances des travailleurs du secteur de l'éducation et de s'inquiéter sur la situation des infrastructures scolaires ébranlées, le ministre de l'Education n'a pas trouvé mieux que de s'occuper du renouvellement des œuvres sociales», tout en soutenant que «l'urgence est de régulariser les arriérés salariaux, les situations financières pendantes, les situations administratives en instance, l'intégration des enseignants contractuels, ceux de l'Anem, DAS, l'application du décret 14/266 et la révision du statut particulier de l'éducation nationale avec l'intégration des ouvriers professionnels». Le conseil de wilaya se déclare «non concerné par ce simulacre de renouvellement des œuvres sociales». Ses membres appellent les travailleurs du secteur de l'éducation à «rejeter» le renouvellement de la commission des œuvres sociales par «le boycott total, ne participant ni de près ni de loin à cette opération afin d'éviter la réédition de l'échec dans la gestion des œuvres sociales», a-t-on affirmé. Il préconise «une décentralisation de la gestion des œuvres sociales et la dissolution de la Cnos. Seule la création d'un conseil d'administration composé des éléments de la corporation, dont les syndicats, seront membres observateurs et assisteront à chaque délibération en qualité de premiers organes de contrôle, est le garant d'une gestion saine et transparente», conclut le Satef dans sa déclaration. A. K.