Convoqué hier par la brigade de gendarmerie de Bab Jdid, à Alger, puis transféré au tribunal de Sidi M'hamed, où il devait être auditionné par le procureur, le journaliste et directeur du journal électronique Maghreb Emergent et de Radio M, El-Kadi Ihsane, a été relâché dans l'après-midi sans la moindre poursuite. Selon ses avocats, le procureur de la République a demandé au journaliste de rentrer chez lui, en attendant la suite de cette affaire liée directement à l'exercice de son métier. "Le journaliste El-Kadi Ihsane a été convoqué en raison de son travail de journaliste et non pas pour des faits en relation avec le droit commun", ont affirmé ses avocats à sa sortie du tribunal de Sidi M'hamed. "Toutes les questions qui lui ont été posées tournaient autour d'un article qu'il a écrit", affirment ses avocats, qualifiant cela de "dérive de trop, encore plus dangereuse". Selon toujours ses avocats, "il s'agit d'une tentative de faire taire la voix de la presse" et d'une "atteinte flagrante" au libre exercice du métier de journaliste, œuvre de "forces non constitutionnelles contre lesquelles, les Algériens sont sortis, il y a deux ans". Ce n'est pas la première fois qu'El-Kadi Ihsane est convoqué par la brigade de gendarmerie de Bab Jdid depuis le début du Hirak auquel il consacre un espace de débat et une couverture médiatique depuis le 22 Février 2019. Mais ces convocations et interrogatoires n'ont donné lieu à aucune suite. Avant de se rendre à la brigade de gendarmerie de Bab Jdid, El-Kadi Ihsane a diffusé une vidéo dans laquelle il affirmait qu'il n'allait rien dire. "Je ne parlerai pas, je suis en grève de la parole", a-t-il affirmé dans la vidéo diffusée sur le site de Maghreb Emergent, expliquant ne pas savoir le motif de sa convocation, comme cela était et est toujours le cas lors de sa précédente audition le 6 octobre dernier, ignorant aussi qui est la partie plaignante.