Les terroristes ont été chassés de la ville de Palma, a affirmé hier le président mozambicain Filipe Nyusi, deux semaines après l'attaque sanglante de la ville portuaire du nord du Mozambique par des groupes armés. "Les terroristes ont été chassés de Palma", a déclaré le président M. Nyusi dans un discours à la nation transmis à la télévision, ajoutant toutefois ne pas "crier victoire car nous sommes conscients que nous luttons contre le terrorisme". Le 24 mars, des groupes armés ont lancé un raid sur cette ville de 75 000 habitants, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. L'attaque revendiquée par le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech) a eu lieu à seulement quelques kilomètres d'un méga-projet gazier, sur la péninsule d'Afungi. Les autorités mozambicaines ont déclaré avoir partiellement repris le contrôle de la ville lundi et un nombre "important" de terroristes ont été tués, ont affirmé des sources militaires. Des milliers de soldats ont été déployés ces derniers jours dans la province du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie. "Notre gouvernement a exprimé à la communauté internationale les besoins pour lutter contre le terrorisme et ces besoins sont en cours d'évaluation", a déclaré Filipe Nyusi. Six présidents de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) doivent se réunir jeudi en urgence pour discuter de la lutte contre le terrorisme dans la région. "Ceux qui viennent de l'extérieur ne viendront pas pour nous remplacer. Ils viendront pour nous soutenir", a ajouté le président mozambicain, évoquant "un sentiment de souveraineté". M. Nyusi a aussi réitéré son "appel à l'amnistie pour les Mozambicains qui ont rejoint les rangs des terroristes". "Nous sommes prêts à vous accueillir et à vous réintégrer dans la société", a-t-il dit. L'attaque de Palma, considérée comme une escalade majeure depuis le début des violences et dont le bilan réel n'est pas encore connu, a encore aggravé la crise humanitaire dans la région. Près de 11 000 personnes ont été déplacées, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Quelque 23 000 autres se trouveraient encore sur la péninsule d'Afungi. Depuis deux semaines, de nombreux habitants se trouvent dans la brousse, sans nourriture ou accès à l'eau, se dirigeant vers les villes voisines parfois à quelques centaines de kilomètres pour trouver refuge, ou vers la frontière tanzanienne au nord.