Plus d'une semaine après avoir annoncé sa décision de boycotter les élections législatives de juin prochain, le Front des forces socialistes (FFS) cherche à retrouver un minimum de sérénité. Pour commémorer le 34e anniversaire de l'assassinat d'Ali Mécili, les dirigeants du FFS ont montré un visage d'unité. Cela fait 34 ans que l'avocat, militant nationaliste et proche de Hocine Aït Ahmed, Ali André Mécili, a été assassiné à Paris. Comme chaque année, le FFS commémore l'événement. Cette année, ce triste anniversaire a été commémoré avec trois jours de retard. Hier, les dirigeants du FFS ont dévoilé, au siège du parti à Alger, un buste à l'effigie de l'homme qui a servi de courroie de transmission entre les différents dirigeants de l'opposition durant les années 1980. Ironie de l'Histoire, la stèle a été conçue par la section du FFS de la commune d'Aït R'zine (Béjaïa) d'où est originaire Abdelmalek Amellou, l'assassin présumé de Mécili. Ce dernier a tenté de se présenter sur la liste RND lors des élections locales de 2017. "Je n'ai pas oublié que, grâce à la pression exercée par le FFS et à la mobilisation des habitants de la commune (d'Aït R'zine, ndlr), la candidature de l'assassin d'Ali aux élections municipales a été rejetée par l'administration et que le FFS a remporté ces élections", a écrit Annie Mécili dans un message lu par le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche. La solennité de l'événement n'a pas fait oublier les récentes fractures créées au sein du FFS à cause de la volonté de certains cadres de pousser le parti vers une participation aux élections législatives du 12 juin. Pour tenter de donner l'image d'un parti réuni, au moins trois des cinq membres de l'instance présidentielle ont pris la parole. Hakim Belahcel, Sofiane Chioukh et Brahim Meziani ont rendu hommage, chacun avec ses mots, à Ali Mécili. Mais tous les trois ont souligné une qualité reconnue à l'enfant de Koléa : il a toujours appelé à l'unité des rangs. C'est le message que les responsables ont voulu passer, malgré les séquelles perceptibles parmi les nombreux militants présents. Tous mentionnent le fait que le parti est sorti indemne de cette crise. Mais beaucoup n'oublient pas la crise qui a failli replonger leur formation dans une nouvelle zone de turbulences. Cette crise étant dépassée, le FFS s'attelle à préparer le document final issu de la convention interne organisée la semaine dernière. C'est ce document "qui sera finalisé dans les tout prochains jours", selon Youcef Aouchiche, qui sera présenté aux partis politiques pour servir de document de travail d'une "convention politique nationale". Il comportera les visions du FFS pour une sortie de la crise politique que vit le pays. Sur le plan organique, la tenue du congrès ordinaire est toujours maintenue pour octobre prochain. Mais en attendant, des changements pourront intervenir au sein de la direction du parti, indiquent des sources concordantes.