Les autorités de la wilaya ont appelé à plus de discipline dans l'application des mesures barrières contre l'épidémie de coronavirus. La situation épidémiologique liée à la Covid-19 s'est sérieusement détériorée à Sidi Bel-Abbès, poussant les autorités à imposer un nouveau confinement partiel. "Un grave indicateur de 41 cas positifs à la Covid-19, semblable à celui de la période du mois d'août 2020, a été enregistré durant la période du 15 janvier au 15 février 2021 dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, et cela confirme que le virus est présent parmi nous. Donc, c'est l'aggravation de cette situation épidémiologique qui a conduit à la prorogation du confinement partiel pendant une durée de 15 jours, de 23h jusqu'au lendemain à 4h du matin", a soutenu Fodil Bouchouour, directeur de la santé de wilaya (DSP), lors d'un point de presse animé au cours de la semaine écoulée au siège de la DSP au lendemain du mouvement de protestation nocturne des commerçants qui ont réclamé la levée du confinement sanitaire. "Dans le but de casser la chaîne de transmission, due au relâchement, au non-respect des règles de prévention, de distanciation physique, des mesures barrières du confinement et au point où le port du masque est devenu aléatoire, les autorités de la wilaya ont appelé à plus de discipline dans l'application des mesures barrières contre l'épidémie de coronavirus", a-t-il ajouté. Le conférencier a indiqué que la wali a décidé la reprise des campagnes de sensibilisation et de désinfection de tous les endroits publics et des sites les plus fréquentés par les citoyens (les administrations publiques, les établissements scolaires, les marchés, les stations de taxi et de bus) pour faire face à la situation. "Concernant la situation sociale et l'activité commerciale, nous partageons les difficultés qu'endurent les commerçants, mais la santé de la population est primordiale", a lancé le DSP. Pour sa part, le professeur Mourad Taleb, président de la commission Covid et chef du service d'épidémiologie et de médecine préventive du CHU Abdelkader-Hassani, a déclaré à Liberté que "reconduire le confinement à chaque fois que c'est nécessaire n'est pas nouveau et ce n'est pas une chose aisée pour le citoyen". "C'est une rétroaction qui est tout à fait normale, et les commerçants ont le droit de protester parce qu'ils ont payé un lourd tribut mais il faut leur expliquer le fond des choses. Pour le citoyen lambda, la Covid-19 est derrière nous et les médias parlent peu de la pandémie. Même si la situation est favorable, le virus est imprévisible et il peut resurgir à tout moment", a-t-il insisté. Parlant des décisions prises par le comité scientifique national de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus (Covid-19), le Pr Taleb a affirmé qu'il y a des critères et des indicateurs qui lui sont transmis quotidiennement, à savoir le nombre de cas positifs, de PCR et de décès. "Ce sont des critères objectifs et purement scientifiques et qui permettent de suivre l'évolution de la pandémie. Pour Sidi Bel-Abbès, il y a eu un indicateur-clé qui est le nombre élevé de cas de PCR positif qui ont atteint jusqu'à 40 cas par semaine, soit entre 4 et 6 cas/j et qu'on a présenté au wali. C'est là la preuve que le virus circule encore parmi la population. Et lorsque ces indicateurs parviennent au ministère, c'est tout à fait normal qu'il reconduise le confinement", a-t-il expliqué. Tout en recommandant plus de vigilance et de rigueur, le chef du service d'épidémiologie a estimé que "le citoyen a le droit de dire pourquoi nous et pas ceux des autres wilayas", avant de donner de longues explications. "Moi, je ne crois pas au zéro cas. Pour ce qui est de la baisse du nombre de cas, elle est due à l'immunité naturelle qui a freiné la transmission du virus. Pourquoi n'y a-t-il pas de cas graves ? Parce que le variant a perdu beaucoup de sa virulence mais il faut être prudent car il y a environ 200 variants qui circulent dans le monde", a-t-il soutenu, avant d'ajouter : "C'est vrai que la situation est maîtrisée mais c'est grâce à la fermeture des frontières qui sont actuellement étanches. Donc, le chef d'orchestre, c'est le citoyen et non le dispositif sanitaire. C'est pour cela qu'il faut miser sur le port de la bavette." Interrogé sur le bilan quotidien des dépistages PCR, le Pr Taleb a assuré qu'"on fait quotidiennement jusqu'à 40 tests/j sur lesquels 5 à 10 cas sont positifs". "Au niveau de l'EPH Dahmani-Slimane dédié à la Covid, c'est là où il y a plus de monde et au sein duquel on hospitalise quotidiennement jusqu'à plus de cinq malades, mais il n'y a pas beaucoup de cas qui passent en réanimation. Je ne dirais pas qu'il y a zéro décès car chaque semaine on enregistre jusqu'à deux à trois cas", a-t-il détaillé.