Le Conseil de sécurité de l'ONU estime que la dispersion des mercenaires aura un impact sur les pays de la région et la paix et la sécurité au Sahel. La stabilité de la Libye et des pays du Sahel inquiète au plus haut point l'ONU, notamment son Conseil de sécurité qui soulève la question du risque la dispersion des mercenaires dans la région, après qu'un lien soit établi entre l'implication des mercenaires en provenance de Libye et la mort au front du président Idriss Déby Itno. Lors d'une réunion tenue jeudi – à huis clos – à la demande des membres africains du Conseil de sécurité (Kenya, Niger et Tunisie), plusieurs membres du Conseil de sécurité ont, en effet, souligné que la dispersion des mercenaires présents en Libye représente une nouvelle menace pour les armées de la région, souvent en manque d'équipements et mal entraînées. Bien que demandée avant le décès, il y a dix jours, dans des conditions toujours imprécises, du président Idriss Déby Itno, cette session a permis aux 15 membres du Conseil de sécurité d'établir un lien direct entre la présence en Libye des mercenaires et combattants étrangers avec ce qui s'est passé au Tchad. Cependant, des frictions ont opposé les Etats-Unis et la Russie à l'évocation de l'implication du groupe Wagner, présenté comme proche du Kremlin, dans l'offensive récente des rebelles tchadiens, comme cela a été avancé de source américaine, ce que la Russie a formellement démenti. Cela étant, les membres du Conseil de sécurité estiment que la dispersion des mercenaires aura un impact sur les pays de la région et la paix et la sécurité au Sahel, et bien au-delà, et ont réclamé au plus vite des mesures pour le départ de la Libye des 20 000 mercenaires "dont 13 000 Syriens et 11 000 Soudanais", tout autant que le demandent les nouvelles autorités libyennes, l'ONU et les grandes puissances. Des sources diplomatiques évoquent à ce sujet un consensus à l'ONU pour parler de la nécessité d'un retrait qui soit coordonné, d'une réforme du secteur de la sécurité en Libye, d'un processus de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants et du besoin d'accompagner ce processus de retrait. Le Conseil de sécurité a récemment ajouté à cette mission onusienne une composante de surveillance du cessez-le-feu, limitée à 60 personnes, pour superviser un retrait de mercenaires comme pour organiser une démobilisation et un désarmement de groupes armés.
Le rôle de l'Algérie dans la stabilité de la Libye Dans ce contexte, l'Algérie joue un rôle prépondérant dans la promotion de la stabilité en Libye et dans le Sahel. Un rôle qu'a souligné le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, jeudi. Dans un entretien téléphonique avec le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, "le secrétaire d'Etat a exprimé son appréciation du rôle de l'Algérie dans la promotion de la stabilité au Sahel et en Libye et salué ses efforts dans la diversification économique et énergétique et sa volonté d'attirer davantage d'entreprises américaines en Algérie", a en effet indiqué le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, dans une déclaration publiée par le département d'Etat. Dans un tweet, Blinken s'est réjoui de son échange avec Boukadoum et du fait de réaffirmer l'importance des relations entre les deux pays (Algérie/Etats-Unis). Pour le responsable américain, cela "va aider à faire progresser les intérêts communs". "Nous avons discuté de notre souhait de voir la stabilité et la prospérité en Libye et au Sahel", a-t-il écrit. A. R.