La présence d'amiante dans les cloisons de leurs bungalows, construits depuis plus de vingt-cinq ans, serait à l'origine de la “multiplication anormale de cas de cancer et de nombreuses allergies constatés chez les habitants des logements préfabriqués de Hadjar Diss”, selon les déclarations qui nous ont été faites par les représentants des comités de quartier de cette localité située dans la commune de Sidi Ammar. Ces derniers dénoncent, depuis plus de dix ans, la présence de ce danger permanent qu'ils auraient décelé à la suite de plusieurs contrôles effectués par des spécialistes en la matière. “Ces structures, qui ont une durée de vie de quinze ans au plus, sont devenues dangereuses étant donné leur vétusté. L'amiante s'effrite et nous le respirons, ainsi que nos enfants. Nous sommes en train de mourir à petit feu.” Notons qu'une partie de ces bungalows, constitués de trois cités, 300, 778 et 440 logements, a été installée par une société italienne au début des années 1980, et une autre partie a été ramenée de Chleff après la reconstruction de la ville après le séisme de 1980. “Voilà plus de dix ans que nous avons refusé de payer le loyer en signe de protestation, et personne ne se soucie de notre situation”, a déclaré le président d'un comité de quartier. Une situation dangereuse qui a été exposée, selon notre interlocuteur, à maintes reprises aux autorités locales et même au ministre de l'Habitat à travers des correspondances qui n'ont, à ce jour, trouvé aucun écho. Les habitants de Hadjar Diss ne savent plus à qui s'adresser pour mettre fin à ce véritable calvaire au quotidien. Ils déclarent que si “l'indifférence des services concernés fait perdre de l'argent à l'Etat à travers les prises en charge médicales, elle est surtout responsable de la perte de notre santé et parfois de notre vie et de celle de nos enfants”. Hafiza M.